Connues sous le nom de code Abu Dhabi, les cinq puces Opteron 6300 d'AMD pour serveur seraient jusqu'à 40 % plus rapides que la génération précédente (Opteron 6200 Interlagos) pour les charges de travail dans les entreprises, a déclaré John Williams, vice-président en charge du marketing serveur et du développement commercial chez AMD. Et en fonction du type charge de travail, l'amélioration des performances pourrait être aussi au minimum de 7 %.

Si les Opteron 6300 affichent des vitesses d'horloge allant de 1,8 à 3,5 GHz, elles seront surtout plus rapides pour déployer des machines virtuelles, a déclaré M. Williams. AMD est « fortement engagée » avec les fournisseurs de plates-formes de virtualisation telles que Red Hat et Microsoft pour améliorer les performances des VM, a indiqué M. Williams. Ces puces sont conçues pour les serveurs exécutant des clouds publics et privés, ainsi que pour les applications d'entreprise telles que les bases de données et programmes d'analyse. Les puces sont proposées pour les serveurs 2 et 4 sockets. Hewlett-Packard, Dell, Cray, Silicon Graphics et d'autres vont annoncer l'utilisation de ces processeurs dans leurs systèmes.

Relancer les Opteron sur le marché serveur

AMD espère que l'arrivée de ces puces apportera un sursaut à son activité serveur en grande difficulté. Si la société a commencé à changer sa stratégie et proposera des puces ARM 64-bit à partir de 2014, elle a réaffirmé que les processeurs x86 resteront bien un des piliers de son activité serveur. Le but d'AMD est de mélanger les charges de travail entre des serveurs x86 et ARM reliés par un bus d'interconnexion maison baptisé Fabric Freedom, qui travaille avec les deux architectures. « Dans un ensemble de racks si vous ajoutez des clusters ARM, vous pourrez travailler avec différentes charges de travail, » a encore déclaré John Williams. Il y a plus de 10 ans, suite au rachat de Sequent Computers System, IBM avait travaillé sur une solution similaire mixant puces PowerPC, IA-64 (Itanium aujourd'hui) et x86 avec le projet de chipset Summit et son bus d'interconnexion fabric. Las, trop complexe, le projet reposant sur l'architecture Numa de Sequent avait été finalement abandonné.

John Williams a concédé que les serveurs équipés de puces Abu Dhabi ne sont pas directement compatibles avec les serveurs ARM dans un datacenter, mais AMD va tenter de rapprocher les deux architectures (x86 et ARM) dans un avenir proche. Les entreprises devront aussi assurer le portage de leurs applications pour travailler sur ARM, ce qui pourrait prendre du temps, a accordé M. Williams.

Une belle vitrine : le prochain supercomputer de l'Université d'Indiana

Au-delà d'ARM, le dirigeant a qu'il y a une vraie dynamique derrière les processeurs x86 Opteron. Les précédentes puces - les Opteron 6200 - sont utilisées par le laboratoire d'Oak Ridge du ministère américain de l'Énergie qui vient d'achever le déploiement d'un supercalculateur de 20 pétaflops appelé Titan. Des Opteron 6300 seront par contre utilisés dans un superordinateur qui sera installé l'année prochaine à l'Université de l'Indiana, selon AMD.

Les puces Opteron 6300 reposent sur des noyaux Piledriver, qui ont déjà été utilisés par AMD sur les processeurs Trinity pour PC de bureau et portables. Les noyaux Piledriver sont une évolution de l'ancien coeur Bulldozer, que l'on retrouve dans les puces Interlagos, mais ils délivrent plus de performances selon AMD. Basé sur le concept de modules, le noyau Piledriver mixe dans le CPU des paires d'unités à virgule flottante et/ou entier avec la mise en commun de certaines ressources nombre (cache de second niveau ou unités en charge du décodage des instructions) pour exécuter plus d'opérations par cycle d'horloge tout en utilisant moins d'énergie.