La transition vers l’agentic AI marque bien plus qu’une évolution progressive du logiciel d’entreprise : pour Gartner, c’est un véritable tournant stratégique que les DSI ne peuvent se permettre d’ignorer. Dès la fin 2025, les applications métier ne fonctionneront plus uniquement comme des outils, mais deviendront des systèmes avancés, capables d’opérer pour l’utilisateur, autonomisant les gestes quotidiens. Une sorte de super RPA. Comme l’explique Anushree Verma, analyste senior chez Gartner : « Les agents IA évoluent rapidement, passant des assistants de base embarqués aujourd’hui à des agents spécialisés en 2026 et, à terme, à des écosystèmes multi-agents dès 2029 ». Cette progression fulgurante modifie l’architecture logicielle : les agents IA, spécialisés par tâche, sont appelés à automatiser des processus allant du support technique à la cybersécurité, tout en orchestrant dynamiquement des workflows. Face à cette accélération, la pression monte sur les équipes IT. « Les responsables IT disposent d’une fenêtre de trois à six mois pour poser une stratégie IA claire. Le secteur est à un point d’inflexion », avertit Anushree Verma. Il ne s’agit plus de suivre la tendance, mais bien de s’engager, sans délai, dans une transformation numérique structurée autour de l’agentic AI. Ceux qui tarderont à réagir risquent de voir leur compétitivité impactée durablement, dans un contexte où Gartner prévoit que 40 % des applications d’entreprise seront dotées d’agents IA spécialisés dès 2026.
D’ici 2026, l’adoption accélérée des agents IA transformera radicalement les applications métier et la collaboration en entreprise selon Gartner.
La gouvernance et la sécurité apparaissent alors comme des enjeux majeurs de cette mutation selon le cabinet américain. L’essor des agents IA collaboratifs, capables de combiner leurs compétences et d’apprendre en temps réel, pose la question de l’interopérabilité, de la transparence et du respect des différents protocoles techniques (MPC, A2A et Nanda). Véritable challenge : standardiser et réguler l’écosystème pour garantir efficacité et éthique dans le déploiement des agents IA. Sur ce point, Anushree Verma conclut sans ambiguïté : « La maturité des agents IA passera par des protocoles et des frameworks standardisés qui permettront une interopérabilité complète. Les entreprises pionnières définiront la nouvelle norme, tandis que celles qui tarderont à s’adapter risquent d’être distancées ». L’enjeu est donc évident : anticiper le bouleversement, former les équipes et investir dans des architectures ouvertes qui pourront soutenir l’évolution vers des environnements multi-agents dans toutes les strates de l’entreprise.


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