La guerre entre Amazon, leader du e-commerce et Walmart, leader mondial de la grande distribution fait rage. Chacun fourbit ses armes : le site d’e-commerce s’est offert en 2017 Whole Foods Market pour 13,7 milliards de dollars avec pour ambition de détenir des magasins physiques, de son côté Walmart a investi dans les technologies en migrant une grande partie de son infrastructure IT dans le cloud Azure de Microsoft.

Si sur cette partie technologique, Amazon dispose d’un bras armé redoutable avec AWS, Walmart n’entend pas être en reste. Selon Bloomberg, une réunion stratégique de la direction a donné quelques pistes de réflexions pour l’avenir. En premier lieu, les « supercentres » de Walmart vont devenir des plateformes d’edge computing. En intégrant des ressources IT, les magasins vont pouvoir louer des ressources de calcul pour des fournisseurs de cloud locaux, mais également à destination des véhicules autonomes ou à des drones par exemple. En développant une offre IT en périphérie, Walmart répond à une demande croissante de traitements des données au plus près des objets connectés. Avec un magasin à moins de 10 miles en moyenne pour un américain, la densité est au rendez-vous et résout les questions de latence pour certaines applications ou les objets connectés.

Des toits pour la 5G

Le second axe de travail pour le distributeur est la 5G. Il serait actuellement en discussion avec des opérateurs de téléphonie mobile pour installer des stations de base 5G sur le toit des magasins. En bénéficiant de cette connectivité, Walmart pourra renforcer son service de livraison à travers l’Internet des objets et développer son offre e-commerce avec un retrait dans ses supermarchés.

Ce plan stratégique s’inscrit aussi dans une volonté de transformer les entrepôts des magasins en une « logistique collaborative ». Ils pourraient ainsi offrir des capacités d’entreposage et d’expédition à des fournisseurs tiers vendant leurs produits sur le site de Walmart. De même, les ressources IT vont accroître l’offre de services au sein des magasins comme des cliniques. L’objectif n’est donc pas tant de combattre Amazon sur son propre terrain, que de miser et améliorer son point fort : la capillarité de sa chaîne de supermarchés.