La Fondation Linux a ajouté à son appel à projets sept projets open source visant à mettre en commun l'expertise en matière de logiciels libres pour combattre les discriminations ethniques. Créée en 2018, l’initiative « Call for Code » s’est donnée pour objectif de rassembler les ressources techniques et l'expertise de partenaires comme David Clark Cause, la Fondation Linux, la Cloud Native Computing Foundation (CNCF), IBM et Red Hat, filiale d'IBM, afin de répondre à de grands enjeux sociétaux comme le changement climatique via une série de défis mondiaux. En octobre 2020, une autre initiative appelée « Call for Code for Racial Justice » a été mise en place en réponse à la mort de George Floyd, Ahmaud Arbery, Breonna Taylor et d'autres victimes de violences racistes et concentrer ces mêmes ressources pour promouvoir une réforme policière et judiciaire équitable, encourager une représentation diversifiée dans le domaine technologique et promouvoir une vaste réforme politique et législative.

Ces initiatives ont débouché sur plus de 200 propositions, ramenées à sept projets, tous hébergés par la Fondation Linux. « Quand nous avons créé l’initiative « Call for Code for Racial Justice », nous voulions que celle-ci fasse également partie de la plate-forme de la Fondation Linux afin de garantir qu’elle puisse exploiter et faire connaître davantage cette communauté open source », a déclaré Ruth Davis, directrice de « Call for Code » chez IBM. En tirant parti de l'immense communauté mondiale du logiciel libre de la Fondation Linux, « Call for Code » espère mettre en commun les ressources, l'expertise et les diverses perspectives pour répondre aux enjeux de discrimination et d’injustice. « Ce racisme systémique que nous voyons ressurgir ne se manifeste pas seulement aux États-Unis, c’est pourquoi, la possibilité de faire la promotion de ces initiatives dans l’ensemble de la communauté open source peut faire une vraie différence », a ajouté Mme Davis.

Contrôler le travail de la Police 

Parmi ces sept projets, deux d’entre eux - Fair Change et TakeTwo - sont ouverts à toute la communauté. L’outil Fair Change permet de rassembler les preuves d'incidents potentiellement racistes afin d'assurer une plus grande transparence dans les pratiques policières soupçonnées de partialité. Construite avec l’API React Native, l’app mobile capture les données provenant de diverses sources construites avec Node.js. Un site web permet aussi de localiser sur une carte les incidents à caractère raciste en utilisant Google Maps et React. Quant au projet TakeTwo, il vise à lutter contre les préjugés racistes dans les contenus en ligne, en analysant le texte des articles de presse, des titres, des pages web, des blogs et du code, puis en suggérant l’usage d’un langage moins discriminant et plus inclusif. Le logiciel a été déployé par big blue pour analyser le contenu publié sur le portail interne des développeurs d'IBM. Construit en Python, l'API peut fonctionner localement en utilisant une base de données Apache CouchDB ou Cloudant,  la déclinaison de cette dernière par IBM.

La Fondation Linux accueillera également cinq projets open source existants en vue de combattre ces discriminations :

- Five Fifths Voter : cette application web vise à aider les minorités à exercer leur droit de vote et à éviter que leurs électeurs soient rayés des listes.

Legit-Info : il s’agit d’un portail d'information sur les questions de législation locale.

Incident Accuracy Reporting System : cette plateforme de gestion de contenu destinée aux témoins et aux victimes permet de corroborer les preuves ou de fournir des informations supplémentaires provenant de sources multiples pour contester les rapports officiels de la police.

Open Sentencing : destiné aux défenseurs publics, cet outil permet d’analyser diverses sources de données afin de mettre en évidence les préjugés racistes dans le cadre d’un jugement et de l’application de la loi.

Truth Loop : cette application a été conçue pour aider les minorités à comprendre les politiques, les règlements et la législation pouvant avoir le plus d’impact sur elles.

Mme Davis a précisé qu'au moins 20 autres projets étaient en cours d'incubation et que l’initiative « Call for Code » les classera par ordre de priorité en fonction de « l'impact potentiel et de la manière dont elles peuvent apporter des solutions aux communautés ». Les développeurs peuvent s'impliquer dans « Call for Code » en rejoignant le canal Slack ou en s'abonnant aux mises à jour d'IBM.