Le département de l'Intérieur américain (Department of Interior - DOI), dont le rôle est de contrôler et de préserver les terres appartenant à l'État, a préféré les Google Apps à Microsoft Office 365 pour offrir à ses quelque 90 000 salariés des applications de messagerie et de collaboration dans le cloud. En 2010, Google avait porté plainte contre le département, au motif que les exigences du cahier des charges pour le service favorisaient injustement Microsoft. Finalement, fin septembre, Google a abandonné sa plainte. En début de semaine, le département de l'Intérieur a annoncé qu'il avait choisi les Google Apps pour l'Administration afin d'unifier les différents systèmes de messagerie qu'il utilise actuellement.

Le département de l'Intérieur utilisera aussi les outils de chat audio et vidéo de la suite en ligne, les applications de productivité des Docs, le Calendrier, et Sites, l'outil de conception de sites internet. Les salariés pourront également accéder aux services de Google depuis leurs appareils mobiles. Selon le département de l'Intérieur, le contrat s'élève à environ 35 millions de dollars sur sept ans. Le DOI a estimé que le remplacement de ses systèmes actuels par les Google Apps pour l'Administration va lui permettre d'économiser jusqu'à 500 millions de dollars d'ici à 2020. Celui-ci n'a pas précisé quels systèmes il utilisait actuellement, indiquant simplement qu'il y en avait « plusieurs ».

Un nouveau challenger pour Microsoft en bureautique


En réponse, Microsoft a indiqué qu'il travaillait sur un certain nombre d'initiatives concernant l'organisation générale avec le département de l'Intérieur, précisant qu'il entretient avec le département une « relation constructive, et de longue date ». « Même si nous sommes déçus de ne pas avoir remporté ce contrat, nous allons analyser et essayer de comprendre avec nos partenaires et le département de l'Intérieur les raisons de cette décision », a indiqué l'entreprise dans un communiqué. Microsoft et Google mènent une guerre tous azimuts sur le marché des applications de productivité en ligne, chassant les clients de toutes tailles, tout en se critiquant mutuellement et en faisant du battage pour chaque client remporté, d'autant plus quand des dizaines de milliers d'utilisateurs sont impliqués.

Les enjeux sont particulièrement importants pour Microsoft, qui tire une grande partie de son chiffre d'affaires de ses logiciels de messagerie et de collaboration comme Office, Exchange et SharePoint. La situation est différente pour Google, qui obtient l'essentiel de ses revenus de la publicité en ligne. Depuis plusieurs années, Google a fait de sa suite de logiciels d'entreprise une activité complémentaire. Au cours des 18 derniers mois, le géant de l'Internet a réussi à attirer vers les Google Apps des entreprises de plus grande taille, des administrations, des acteurs de l'éducation et des clients du secteur privé.

Google est resté étonnamment discret

Dans la forme, le contrat du département de l'Intérieur a été attribué au partenaire de Google, Onix Networking. Celui-ci dispose de 60 jours pour prouver qu'il est en mesure de répondre aux diverses exigences technologiques et de sécurité du DOI. Si tout se passe bien, le déploiement des applications commencera en décembre. Google n'a pas fait d'annonce directe ni de commentaire sur cette victoire.