En direct de San Francisco - Dans beaucoup d’entreprises, la budgétisation et la planification des besoins et donc des ressources à engager prennent encore des semaines, voire des mois, avec un passage obligé par un tableur. « Pourquoi les entreprises utilisent-elles encore des tableurs pour suivre leur business ? », a interrogé Frédéric Laluyaux, CEO d’Anaplan. Le contrôle des versions de tableur est toujours un problème dans les entreprises pour assurer un bon échange des données surtout quand des centaines de personnes sont impliquées dans le processus de budgétisation et de planification avec partage de documents et de captures d’écran.

Anaplan surfe aujourd’hui sur une vague particulièrement forte : introduire une approche beaucoup plus structurée et unifiée de la budgétisation et de la planification avec consolidation financière et prévision des ventes et des salaires dans les entreprises. L’éditeur propose des modules pour assembler la solution SaaS qui correspond le mieux aux besoins d’une entreprise : consolidation des ventes et des profits bruts, estimation des charges d'exploitation, planification des effectifs et des approvisionnements, des loyers et des salaires pour tous les membres d’une équipe. Des partenaires – comme Deloitte - proposent également des modules pour la plate-forme d’Anaplan, développés pour des besoins spécifiques (consolidation financière par exemple). « Si Anaplan était juste une technologie, la croissance ne serait pas assurée. La technologie est importante pour démarrer une start-up mais la plate-forme et l’écosystème d’apps sont le futur de cette compagnie. Nous espérons bientôt proposer des milliers d’apps pour répondre aux besoins de chaque industrie et services », a souligné le dirigeant.

Un cloud à Amsterdam

« Anaplan est également disponible comme un lien dans Salesforce. Nous possédons la donnée mais nous ne sommes pas un outil d’analyse, simplement de reporting », nous a expliqué le CEO. « Les entreprises viennent nous voir quand elles ont un problème d’organisation en finance, en gestion avec l’après-vente… ». Finances, ventes, supply chain, marketing et RH sont aujourd’hui les principaux modules proposés par Anaplan en SaaS. « Notre cloud est à Amsterdam aux Pays-Bas et en Virginie aux États-Unis. Il repose sur une infrastructure critique pour assurer la sécurité des données. Celles de nos clients européens restent en Europe s’ils le demandent. Ils disposent de plus de leurs clefs de chiffrement. Je ne peux pas accéder à leurs données car nous n’avons pas ces clefs ». « Nous voyons le volume d’activité mais nous ne pouvons pas lire les données. C’est un problème très important. Nous ne proposons pas d’instances privées car les clients perdraient le bénéfice du multitenant [économie d’échelles et mises à jour communes] ».

Frédéric Laluyaux, CEO d’Anaplan, au siège de l'entreprise à San Francisco. (crédit : LMI)

Aujourd’hui, l’entreprise revendique 400 clients et 50 000 utilisateurs dans le monde, en croissance de 160% par rapport à l’année dernière, avec des templates pour des besoins verticaux comme les finances, le CPG ou le BTP. Les revenus de la firme ont également augmenté de 134% sur un an (pour le premier semestre 2016). L’éditeur est aujourd’hui installé dans 10 pays. « L’entreprise n’est pas encore profitable selon le dirigeant. Nous doublons la taille de la compagnie tous les ans, c’est très difficile d’être profitable dans ces conditions », a précisé le CEO.