Le procès en appel de Microsoft, condamné en première instance par l'exécutif européen pour abus de position dominante, s'est ouvert ce lundi 24 avril à Luxembourg. Une première journée de débats consacrée à l'étude du cas Windows Media Player. L'éditeur avait été condamné, en plus d'une amende de 497 M$, à élaborer une version de son système d'exploitation dépourvue de Media Player afin de permettre aux lecteurs multimédia tiers d'avoir une chance de toucher le public. Une décision dénuée de sens selon Jean-François Bellis, l'un des avocats de Microsoft. Selon lui "les constructeurs de PC installent plus d'un lecteur sur leurs machines" et RealPlayer, qui a pâti de la concurrence avec le produit Microsoft selon la Commission, "était largement distribué au temps de la décision de la Commission". Dans sa ligne de défense, le groupe de Redmond indique que la grande majorité des fournisseurs de contenu pour les sites Internet façonnent leurs musiques et vidéos pour leur permettre d'être lus sur deux lecteurs différents au moins. De plus, selon Microsoft, 85 % des utilisateurs se servent d'au moins un lecteur de la concurrence. Une simple analyse du marché contredirait donc les éléments sur lesquels s'est basée la Commission pour établir l'abus de position dominante. Et l'avocat de Microsoft d'ajouter que Windows XP Edition N, la version de l'OS épuré de Media Player, ne s'est vendue qu'à 1787 exemplaires en Europe depuis neuf mois. Soit 0,005 % de l'ensemble des Windows XP écoulés au cours de la période. "Le résultat est clair, conclut Jean-François Bellis, (...) la décision doit par conséquent être annulée". Les débats vont s'étaler sur toute la semaine. L'appel est examiné par la cour de première instance, composée de 13 magistrats et présidée par le juge Bo Vesterdorf. Le verdict n'est pas attendu avant au moins six mois. Voire un an.