Les développeurs mobiles vont de plus en plus utiliser le HTML5 dans leurs applications au cours de l'année 2012, mais la fragmentation va leur compliquer un peu la vie, selon une enquête menée conjointement par IDC et Appcelerator, la plate-forme libre de développement d'applications mobiles et de bureau utilisant des technologies web. Selon cette enquête basée sur les réponses de 2 173 développeurs interrogés entre le 25 et le 27 janvier 2012, 79% des développeurs d'applications mobiles déclarent qu'ils intégreront du HTML5 dans leurs applications cette année. Selon les deux entreprises, c'est beaucoup plus que ce que de nombreux observateurs du secteur avaient anticipé pour le quatrième trimestre. « C'est vraiment une découverte intéressante pour nous », a déclaré Mike King, directeur de la stratégie mobile chez Appcelerator.

Les développeurs envisagent aussi bien de créer des applications HTML5 pures que des applications dites hybrides, « c'est à dire des applications natives qui utilisent du HTML5 pour certaines fonctions, » comme le précise Mike King. Cependant, si le HTML5 est en cours de progression, la fragmentation pose un vrai défi aux développeurs. « C'est incontestablement un vrai problème », a déclaré le directeur de la stratégie mobile chez Appcelerator. Quand les navigateurs se connectent sur son site web, le vendeur observe les éléments HTML5 qu'ils contiennent et utilise ces données pour comparer plusieurs variables. D'après cette analyse, Appcelator constate un écart de 20 à 30 % dans la façon dont les navigateurs consomment du contenu. Mike King explique en partie cette différence entre navigateurs par le fait qu'il n'existe pas en la matière de standard validé.

89% des développeurs intéressés par iOS

Apple est toujours la plateforme la plus populaire parmi les développeurs. 89% des développeurs interrogés se disent en effet très intéressés par le développement d'applications pour l'iPhone, suivis de près - 88% -  par le développement pour l'iPad. Comparativement, Android bataille en deuxième position. En effet, au cours de ce trimestre, le nombre de développeurs qui se disent très intéressés par le développement d'applications pour les smartphones tournant sous Android est tombé à 79% et à 66 % pour les tablettes sous Android. L'an dernier à la même époque, ces chiffres étaient de 87 % et 74 % respectivement. Selon le directeur de la stratégie mobile chez Appcelerator, c'est la fragmentation qui est à l'origine de ce désintérêt des développeurs pour la plate-forme Android. « Les développeurs se plaignent que la plate-forme manque d'unité, qu'ils doivent gérer plusieurs systèmes de monétisation et qu'il y a trop de boutiques en ligne pour leurs applications, » a-t-il ajouté.

Avec Android 4.0, Google à l'intention de freiner cette fragmentation. Mais au moment où l'enquête a été réalisée, le Samsung Galaxy Nexus était le seul téléphone à tourner avec le dernier OS mobile de Google. Depuis, de nouvelles tablettes et de nouveaux smartphones intégrant Android 4.0 ont été annoncés. De plus, des marques comme HTC et Samsung ont commencé à livrer des mises à jour pour leurs téléphones existants. « Android 4.0 est censé réduire la fragmentation, mais les développeurs ont adopté une approche plutôt attentiste pour voir ce qui se passe, » a déclaré Mike King. Selon ce dernier, Google pourrait améliorer l'image de son OS auprès des développeurs en accélérant le déploiement des mises à jour et en freinant une partie de la fragmentation de la plate-forme, par exemple en adoptant de meilleures pratiques. « C'est une piste intéressante pour Google, car, avec l'acquisition de Motorola Mobility, l'entreprise a la possibilité de conduire les meilleures pratiques. Mais dans le même temps, si Motorola doit se hisser au-dessus de la concurrence, Google risque d'avoir du mal à inciter Motorola à construire un matériel attracti », a déclaré Mike King.

Blackberry OS bientôt remplacé par Windows Phone ?

Mais la baisse de popularité d'Android auprès des développeurs n'est rien comparée à la baisse d'intérêt pour la plate-forme BlackBerry de Research In Motion (Rim). Il y a un an 38% des développeurs se disaient très intéressés par le développement d'applications pour l'OS de RIM. Cette année, la proportion est tombée à 16% seulement. En outre, selon l'enquête, l'intérêt des développeurs pour le PlayBook de RIM a chuté de 28%, à 11% seulement. Les difficultés de RIM font que Windows Phone se retrouve en troisième position en terme de popularité auprès des développeurs. Leur niveau d'intérêt pour le système d'exploitation mobile de Microsoft varie peu, à 37%. Les développeurs continuent à penser que le partenariat entre Microsoft et Nokia est une bonne chose. « Si ce n'est qu'ils ont maintenant besoin de vendre plus de téléphones, » a estimé Mike King.