L'entreprise de vidéoconférence Zoom a annoncé sa première perte nette au quatrième trimestre fiscal 2023 (clos le 31 janvier) depuis 2018. Celle-ci atteint 104 millions de dollars contre un bénéfice de 490 millions de dollars l'année précédente. Le chiffre d'affaires de l'activité Online a également baissé de 10 % d'une année sur l'autre pour atteindre 481,7 millions de dollars. La perte est en grande partie due aux dépenses de rémunération à base d'actions. Par ailleurs, Zoom a enregistré un revenu total de 1,1 milliard de dollars au T4, en hausse de 4 % par rapport à l'année précédente, et un revenu total de 4,4 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2023, en hausse de 7 % par rapport à l'année précédente.
En outre, les revenus trimestriels provenant des entreprises clientes ont augmenté de 18 % par rapport à l'année précédente pour atteindre 636,1 millions de dollars, et sur l'année le chiffre d'affaires a progressé de 24 % par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,4 milliards de dollars. Bien que dans l'ensemble les résultats soient largement positifs, ils sont loin des niveaux de croissance vertigineux que la société a connus pendant la pandémie et reflètent certains des défis auxquels le secteur des technologies est actuellement confronté. On se souvient en effet que ses revenus annuels s'étaient envolés de 326 % et son résultat opérationnel de 5 095 % en 2020.
Zoom resserre les rangs face au ralentissement de l’activité
Au début du mois, Zoom a annoncé qu'il allait supprimer 1 300 emplois, soit environ 15 % de ses effectifs. Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes après l'annonce des résultats, la directrice financière de la société, Kelly Steckelberg, a déclaré qu’« une restructuration est en cours afin de concentrer les ressources sur nos clients professionnels et d'être aussi efficace que possible dans nos équipes commerciales et de petites entreprises ». Lors de la même conférence téléphonique, le CEO Eric Yuan a décrit les réductions comme un « exercice douloureux », mais a ajouté que cette décision permettait à l'entreprise de se réinitialiser pour faire face à l'environnement économique.
La société a constaté une certaine contraction du nombre de postes Zoom achetés par les clients, car les entreprises du monde entier continuent de chercher des moyens de resserrer leurs budgets, indique le dirigeant. Zoom a également été confronté à des vents contraires en termes d'impact sur les devises, de contraction de l'activité online et d'allongement des négociations de contrats qui se sont poursuivis au quatrième trimestre de la société, ajoute-t-il. Malgré le ralentissement, Eric Yuan s'est montré optimiste quant à l'orientation de la société au cours du prochain exercice financier.
Intégrer l’IA pour se démarquer de ses concurrents
Suite aux récentes annonces de Microsoft et de Google concernant leurs investissements dans ChatGPT et Bard, Eric Yuan a noté lors de l'appel que « l'ère de l'IA et des grands modèles linguistiques est arrivée » et que Zoom veut que ses clients bénéficient de cette technologie. Commentant la stratégie de la société pour l'exercice 2024, le CEO a affirmé que la firme cherchera à « redéfinir le travail d'équipe » en offrant « d'autres expériences immersives qui améliorent l'engagement des employés et des outils de collaboration modernes ».
Il a également déclaré qu'en intégrant l'IA dans davantage de flux de travail, Zoom sera en mesure d'aider les utilisateurs à travailler mieux. Des fonctions sont déjà présentes comme les outils de traduction, de sous-titrage et de résumé de réunion. Elles ne sont que le début, glisse le patron. « Tout cela se réunit en une plateforme de collaboration qui unit les gens pour libérer leur potentiel, offre des expériences plus dynamiques et intelligentes et nous permet de réimaginer la productivité et le travail », a déclaré Eric Yuan. Pour rappel, en février Microsoft a lancé une version Premium de sa plateforme de collaboration Teams, qui devrait être étayée par le célèbre modèle linguistique ChatGPT.
Commentaire