Déjà banni de l'administration américaine en septembre dernier pour vulnérabilité à la manipulation par le gouvernement russe, Kaspersky est désormais persona non grata en Europe. Dans une résolution rendue le 13 juin, le parlement européen a en effet annoncé couper ses liens avec l'éditeur de sécurité russe : « Le Parlement européen demande à l'Union de procéder à un examen complet des équipements logiciels, informatiques et de communication, ainsi que des infrastructures utilisées dans les institutions afin d’exclure les programmes et appareils potentiellement dangereux et d’interdire ceux qui ont été confirmés comme malveillants, comme Kaspersky Lab ».

Cette décision a fait sortir de ses gonds le fondateur de l'éditeur, Eugène Kaspersky, qui a sèchement répliqué dans un tweet : « Nous avons protégé l'UE pendant 20 ans en travaillant avec les forces de l'ordre menant à de multiples arrestations de cybercriminels. Sur la base de la décision prise aujourd'hui par le Parlement européen, nous sommes contraints de geler notre coopération avec les organisations internationales, y compris Europol et NoMoreRansom ».

Le rapatriement des données en Suisse pour fin 2019

La décision du Parlement européen intervient alors que Kaspersky avait décidé de redorer son blason et sa crédibilité en annonçant l'implantation d'un datacenter en Suisse pour y transférer les données de ses clients européens, américains et asiatiques d'ici fin 2019 et la relocalisation de ses outils de compilation de logiciels à Zurich. Des mesures semblent-ils insuffisantes aux yeux de l'Europe qui a décidé de frapper fort en excluant l'éditeur russe de ses choix de solutions de sécurité.