Selon ses responsables, le mois dernier, l'équipe technique de la plateforme HealthCare.gov a corrigé plus de 200 bogues. De fait, le site, qui sert de support à l'ambitieuse réforme du système de santé américain défendu par Barack Obama, avait très mal démarré. Mais ces derniers jours, la plateforme, qui va permettre à 20 millions d'Américains de bénéficier d'une couverture sociale, montre des signes de progrès significatifs. Selon les responsables de la plateforme d'assurance sociale, le taux d'erreur sur les adhésions en ligne est passé de moins de 6 %, juste après le lancement du site, à moins de 1 % aujourd'hui. « En octobre, l'équipe technique a corrigé plus de 200 bogues, mais elle doit encore s'attaque à une cinquantaine de bogues de haute priorité dans la semaine », a déclaré Jeffrey Zients, l'ancien directeur de l'Office of Management and Budget de la Maison-Blanche (OMB) chargé de superviser les correctifs sur le site. « L'équipe a apporté plus de 60 améliorations prioritaires et autant de corrections de bugs durant la semaine passée, y compris les tableaux pour permettre aux utilisateurs de comparer les régimes d'assurance », a-t-il expliqué. « Les changements et les améliorations apportées ces dernières semaines ont eu un impact positif sur les performances du système et l'expérience utilisateur », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. « La majorité des utilisateurs a pu bénéficier d'une meilleure performance du site, avec des temps de réponse généralement bons, et des taux d'erreur faibles ».

Des améliorations restent encore à faire

« L'équipe technique pense aussi identifier d'autres problèmes moins visibles sur le site», a-t-il ajouté. Car, « même après la date limite du 30 novembre imposée par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour permettre à la majorité des utilisateurs américains d'avoir accès à un site parfaitement opérationnel, l'équipe continuera à améliorer la plateforme », a-t-il encore précisé. « L'équipe est confiante et pense qu'elle honorera l'échéance du 30 novembre », a déclaré Jeffrey Zients. « Il y a une semaine, le taux d'erreur constaté sur le site était d'environ 2 %, et il est désormais descendu à moins de 1 % », a-t-il déclaré. Lors du lancement du site HealthCare.gov le 1eroctobre, de nombreux utilisateurs avaient été dans l'impossibilité de naviguer sur le site qui accompagne la loi réformant le cadre de l'assurance maladie 2010 Afordable Care Act. Les premiers jours qui ont suivi le lancement, les temps de chargement des pages étaient rédhibitoires.

« Ce week-end, l'équipe de la plateforme HealthCare.gov va améliorer les capacités du site en ajoutant plus de serveurs, plus de base des données, plus stockage », a déclaré l'ancien directeur de l'OMB. « Le site HealthCare.gov peut désormais gérer 20 000 à 25 000 utilisateurs simultanés », a-t-il indiqué. « Ce volume a considérablement augmenté la semaine dernière, et il provoque toujours des ralentissements pendant les périodes de pointe », a déclaré Jeffrey Zients. Cette semaine, le temps de chargement d'une page pour la plupart des utilisateurs qui se connectaient se situait en dessous de 1 seconde, équivalent à ce qu'a observé l'équipe technique ces dernières semaines. Les premiers jours qui ont suivi le lancement, ce temps de chargement était de huit secondes en moyenne. « Après le lancement, le site HealthCare.gov était tombé plusieurs fois en panne, mais aucune panne surprise se s'est produite la semaine dernière », a déclaré l'ancien directeur de l'Office of Management and Budget de la Maison-Blanche.

Une bataille technique mais aussi politique

Vendredi également, le Comité « Énergie et Commerce » de la Chambre des représentants américaine - ce comité est contrôlé par les Républicains -  a rendu public des extraits de messages électroniques transmis peu avant le 1er octobre par des chefs de projet, qui disent préoccupés par le bon fonctionnement du site à l'approche du lancement. Julie Bataille, directrice de la communication des services Medicare et Medicaid au Département américain de la Santé et des services aux personnes (Health and Human Services), a minimisé ces informations, précisant que ces messages étaient des « extraits » de propos échangés sur le projet. « La date du 1er octobre s'imposait, car elle permettait aux résidents américains de choisir leur assurance santé pour l'année prochaine avant les dates limites d'adhésion aux contrats », a-t-elle expliqué. « C'est un projet complexe et nous avons eu peu de temps pour le préparer. Il n'est pas exceptionnel d'avoir à faire face à des problèmes de calendrier et de mise en route  pour des projets de cette envergure ».