L'année 2012 a été rude pour la plate-forme serveur Intel Itanium, principalement commercialisée par HP au côté de Bull, Nec, Hitachi et Inspur. La firme de Palo Alto et ses clients Integrity avaient en effet reçu un coup de massue en mars 2011 après l'annonce du désengagement - sans aucun préavis - d'Oracle. Estimant la plate-forme Itanium en fin de vie, l'éditeur de Redwood Shores avait en effet décidé d'abandonner tous les développements logiciels pour les serveurs HP Integrity.

Selon des documents produits lors du procès, entre 80% et 90% des clients Integrity utilisent la base de données Oracle. Acculé, HP s'était résolu à poursuivre l'éditeur devant les tribunaux. En août dernier, HP indiquait que le chiffre d'affaires de son activité Business Critical Systems avait chuté de 16% sur douze mois en raison de sa bataille avec Oracle. Mais en août, la position HP a prévalu devant le tribunal. Le juge James Kleinberg de la cour de Santa Clara, à San Jose, a rendu une décision préliminaire indiquant que des accords antérieurs engagés Oracle à poursuivre le portage de ses logiciels. L'éditeur a déclaré qu'il se conformerait à cet avis.

Poulson avant les puces Kittson

Loin d'être en fin de vie, la plate-forme IA-64 revient cette fois sur le devant de la scène avec la sortie des puces Itanium 9500 Poulson (la prochaine génération est baptisée Kittson). Avec plus de 3,1 milliards de transistors, le 9500 est le processeur le plus sophistiqué produit par Intel à ce jour. Il intègre deux fois plus de coeurs (8, au lieu de 4) que la génération précédente, intègre 54 Mo de mémoire cache et supporte jusqu'à 2 To de RAM dans une configuration à quatre sockets. Les fréquences processeur vont de 1,73 GHz avec une puissance de 130 watts à 2,53 GHz avec une puissance de 170 watts. À l'occasion du lancement, HP a déclaré que ses systèmes exploitant cette puce offriront des performances multipliées par trois dans certaines conditions. Après HP-UX, les systèmes OpenVMS et NonStop supporteront ces nouveautés l'année prochaine.

Parallèlement, HP poursuit, avec le concours d'Intel, le développement de son programme Odyssey attendu fin 2013. Il s'agit de proposer aux clients un serveur Superdome hybride capable de supporter des lames x86 et Itanium. Cette plate-forme haute disponibilité aura pour mission de supporter Linux, Windows, HP-UX, OpenVMS ou encore le système d'exploitation NonStop. Kirk Bresniker, directeur technique chez HP a indiqué que certains éléments technologiques, dans des domaines tels que la correction d'erreurs et la haute disponibilité n'ont pas encore été intégrées. « Cela fait partie de nos engagements sur le projet Odyssey, et nous approchons du but pour ce qui concerne la migration de ces technologiques», a-t-il dit. HP n'a toutefois  pas l'intention de soutenir HP-UX sur la plate-forme x86. L'objectif est de créer une ligne de serveurs critiques dans laquelle il ne sera pas nécessaire de savoir si un client décide de choisir Windows, Linux ou HP-UX, a déclaré M. Bresniker.