Le projet de transformation annoncé en mai dernier par le groupe de services IT Atos se précise. Ce mardi 10 septembre, la SSII a présenté aux syndicats un plan qui devrait entraîner la suppression de de 135 postes en CDI, au maximum, sur les 9 631 que compte le groupe sur le territoire. Dans une information en vue de la consultation du Comité social et économique (CSE), que s’est procuré Le Monde Informatique, Atos a mentionné « un projet de licenciement collectif pour motif économique induit par le projet de réorganisation qui est susceptible d’entrainer 135 suppressions de postes, soit au maximum 135 licenciements pour motif économique, sous réserve de propositions de reclassement internes et intragroupes. ».

Ce PSE s’inscrit dans le cadre du plan stratégique et de transformation « Genesis »  avec pour objectif d’optimiser l’organisation et ainsi de regagner des points de marge opérationnelle pour permettre à l’entreprise de financer ses ambitions. Lors de la présentation du projet, la simplification structurelle et organisationnelle autour des marques Atos et Eviden avait été évoquée. Pour la CGT d’Atos, cette rationalisation a eu pour effet de créer des doublons notamment dans les équipes commerciales. Dans le détail, les postes visés par le PE concernent principalement les fonctions de support et de management. « Les suppressions représentent 5% des coupes dans les équipes de support et entre 25% à 30% dans l’encadrement. Des réductions sont prévues dans les départements RH, finance et marketing », nous précise l'organisation.

Des effectifs en forte diminution

Selon la CGT, Atos avait pourtant mentionné un plan basé uniquement sur du volontariat, sans licenciements. « Les explications qui nous ont été apportées pour justifier sa mise en place sont  l’insuffisance des marges, la concurrence accrue et la recherche de points d’amélioration », poursuit la centrale syndicale. Selon elle, les réductions d’effectifs risquent de ralentir le fonctionnement de la production et les économies générées en se basant sur les salaires ne seraient que d’environ 14 millions d’euros. Après ces départs, l’entreprise n'emploiera plus que 9 500 personnes dans l'Hexagone. Sachant qu’en 2024, 600 postes n’ont pas été remplacés et qu’un prévisionnel de 900 postes en moins est programmé d’ici fin 2025. A cela s'ajoutent les collaborateurs des entités Advanced Computing comprenant les systèmes HPC et Worldgrid qui ont été vendues.

L'an dernier, la CGT d'Eviden France avait également pointé une réduction de la masse salariale de 20% en un an. Au niveau mondial, les effectifs d'Atos devraient s’établir à environ 70 000 personnes, contre 110 000 il y a à peine trois ans. Du côté du calendrier, les mesures d’aide et de reclassement n’ont pas été dévoilées. Le processus de consultation et de négociation débutera le 16 septembre notamment pour définir les modalités précises de ces accompagnements. Atos assure « rester pleinement mobilisé afin d’assurer une évolution professionnelle durable et responsable de ses collaborateurs, tout en poursuivant son ambition stratégique ».