AtoS est en perte de vitesse et les vautours rôdent déjà. Thales et Sopra Steria ont les yeux rivés sur la SSII française alors que celle-ci vient de quitter le CAC 40 et cherche une issue de secours. Dans un reportage paru hier, BFM TV relate que les deux concurrents du groupe seraient notamment intéressés par sa branche cybersécurité et les contrats avec l’armée française hérités de l’entreprise Bull, rachetée en 2014 par Atos. La SSII ne compte pour autant pas vendre une miette de sa branche en pleine croissance. Thales s’était déjà rapproché début juin en lançant avec Atos une joint-venture, Athea, pour contrer l'éditeur américain Palantir sur le marché du DataOps au service de la défense, du renseignement et de l'intelligence économique. Ce rapprochement entre les deux firmes devait permettre de faciliter l’implantation en France auprès des institutions, à l’exemple du ministère des Armées, déjà client du projet Artemis (piloté par Atos-Bull, Capgemini, Sopra-Steria et Thales).

Si Thalès pourrait racheter Atos, garder l'activité cybersécurité et revendre le reste, Sopra Steria s’intéresserait davantage au rachat de l’ensemble du groupe d’après plusieurs sources. La semaine dernière, le président du groupe Pierre Pasquier aurait évoqué le sujet Atos devant les représentants des salariés. Sopra Steria qui vaut 3,5 milliards d’euros en bourse est cependant loin de rivaliser avec les 5 milliards d’Atos. Une fusion apporterait toutefois un sérieux avantage pour les deux entreprises notamment en ce qui concerne les questions de financement et de stabilité.

Capgemini et Orange déjà sur le front

Capgemini et Orange lorgnaient depuis quelques temps déjà sur la SSII, le premier intéressé par ses branches big data et cybersécurité, le second pour sa division cybersécurité. Une source d’Orange avait en effet évoqué un éventuel mariage entre sa branche, Orange business services (OBS), et celle d’Atos. Face à ce regain d’intérêt de la part de ses concurrents, le groupe pourrait donc céder après une succession de mauvais résultats et des décisions prises par son directeur général, Elie Girard, parfois remises en cause. Très critiqué, celui-ci pourrait être ainsi poussé vers la sortie par les investisseurs afin de changer de vent rapidement.