Dans le foisonnement d’annonces lors de la conférence développeur, Google I/O, une a particulièrement attiré l’attention dans le domaine des bases de données dans le cloud. En effet, la firme a présenté en avant-première une offre managée de DBaaS (database as a service) compatible avec PostgreSQL. Baptisée AlloyDB, elle a vocation à concurrencer des solutions comme Aurora d’AWS ou PostgreSQL dans Azure de Microsoft.

Une version haut de gamme pour PostgreSQL

La firme de Mountain View dispose déjà d’une DBaaS orienté PostgreSQL nommé CloudSQL qui, selon elle, connait une « bonne attractivité ». Dans un blog, Andi Gutmans, en charge des bases de données au sein de Google Cloud, destine AlloyDB aux « bases de données haut de gamme ». Et d'ajouter : « nous avons constaté qu’il existait des lacunes que nous devions combler sur ce type de base de données. Il s’agit de la scalabilité, la disponibilité et d’aller au-delà de l’aspect transactionnel pour prendre en charge des workflow analytiques ». AlloyDB se sert de l’infrastructure de Google Cloud (stockage, calcul et réseau) en la combinant avec la compatibilité PostgreSQL. Andi Gutmans précise que les performances et l’évolutivité seront plus rapides que celles proposées par CloudSQL.

Pour expliquer cette accélération, « l’ingrédient clé est la nouvelle couche de stockage qui dynamise les performances de Postgre SQL », déclare quant à lui Noel Yuhanna, analyste en chef chez Forrester. Ce moteur est soutenu par l'IA et l'apprentissage automatique intégrés, dispose de capacités d'accélération analytique et permet la hiérarchisation automatique des données. A noter que AlloyDB maintient une compatibilité totale avec PostgreSQL 14, la dernière version du projet open source. Cela signifie que les clients peuvent migrer les applications PostgreSQL existantes sans modifier le code.

Accompagner la popularité de la base de données open source

Cette annonce s’inscrit clairement dans une volonté d’aider les entreprises à migrer leurs bases de données dans le cloud avec une approche open source. Selon le cabinet Gartner, plus de 50% des bases de données héritées sont dans cette démarche de transition. Par ailleurs, 75% de l’ensemble des databases seront déployées ou migrées dans le cloud et seulement 5% seront rapatriées vers des systèmes sur site. Une tendance poussée par le souhait des entreprises de se servir de ces bases pour de l’analytique, selon le cabinet de conseil. Les sociétés se tournent majoritairement vers PostgreSQL comme SGBD.

On comprend ainsi mieux la concurrence importante sur le marché des services managés autour de PostgreSQL. AWS, Microsoft et Google Cloud ont lancé des offres pour répondre à cette popularité croissante. « Postgres est incontestablement au milieu d'un regain d'intérêt et d'utilisation. C'est en grande partie parce qu'il s'agit d'une base de données open source avec de nombreux fournisseurs potentiels, et parce que c'est une base de données polyvalente qui a été de plus en plus adaptée à toutes sortes de charges de travail », a expliqué Stephen O'Grady, analyste principal chez RedMonk. Par rapport à MySQL, elle comprend  plusieurs avantages souligne Noel Yuhanna, « les entreprises préfèrent les capacités transactionnelles et analytiques de PostgreSQL, le support étendu des données spatiales, le support SQL plus large, la sécurité et la gouvernance renforcées, et le support étendu des langages de programmation, ce qui entraîne une croissance plus importante ».