Déjà bien implanté en France avec un site principal à Lezennes près de Lille, et un centre de développement à Grenoble, l’éditeur polonais Comarch, spécialisé dans les ERP, les solutions bancaires et les systèmes de fidélisation, poursuit ses investissements sur le marché français avec la finalisation de son projet de datacenter. « Nous avons retenu les prestataires, les travaux pourront commencer au premier trimestre avec une mise en service fin 2016 ou début 2017 », nous a indiqué Mathilde Roussel, responsable marketing de Comarch France. Un pas important pour l’éditeur afin de répondre aux demandes de ses clients français désirant héberger leurs données dans l’Hexagone. « Beaucoup d'entre eux travaillent avec des données sensibles », qui étaient jusqu’à présent hébergées dans les datacenters polonais ou allemands de l’éditeur.

La firme renforce également sa présence dans le pays en ouvrant un bureau commercial à Grenoble en sus de ses équipes de développeurs qui travaillent sur la R&D et la gestion de projets. « Depuis septembre 2015, nous avons ouvert un relais avant-vente pour la BI et l’ERP afin d'étendre notre présence dans la région Rhône-Alpes et le Sud de la France […] On se devait d’être plus proche de nos clients, les grosses PME, ETI et grands comptes. Il s’agit d’une facilité de développement pour répondre à un vrai potentiel », nous a assuré Mathieu Lacroix, directeur marketing BU ERP/BI chez Comarch France. La filiale compte désormais 80 personnes, une première quarantaine à Lille et une seconde à Grenoble.

Un outil dataviz exploitant les technologies maison

Comarch fait une autre annonce importante avec l’arrivée en France de sa solution décisionnelle BI Point pour l’exploration et la visualisation des données. C'est un concurrent déclaré pour les outils de datavisualisation de Tableau Software ou de Qlik. Solution SaaS, full web et responsive, BI Point s’adapte aux différents formats des terminaux - desktops, smartphones ou tablettes - grâce à l’utilisation de HTML et de JavaScript. « Nous avons particulièrement travaillé l’ergonomie pour notamment faciliter la construction de tableaux de bord avec de simples glisser-déposer en reprenant les bonnes pratiques issues des apps grand public », a précisé Mathieu Lacroix. Le pont avec le big data est également de la partie grâce à l’expérience acquise dans la transformation ETL et l’in-memory avec les produits ERP maison. « Nous faisons en fait de la BI depuis très longtemps et nous intégrons aujourd’hui notre technologie ». Pour les tarifs, Comarch annonce 25 euros par mois pour le premier utilisateur et 20 euros pour les suivants. Une version freemium est également attendue avec quelques connecteurs dont Excel, Sage et Divalto, en plus de l’ERP maison.

Parmi ses derniers projets en France, Comarch met en avant le PMU avec la refonte de leur système de fidélisation reposant sur la carte utilisée par les parieurs hippiques. Des PoC sur des projets IoT avec des beacons ont également été réalisés avec des enseignes de la grande distribution, mais comme nous l’avoue Mathieu Lacroix, « ils attendent de voir ce qui se passe chez leurs concurrents avec les smartphones avant de se lancer ». Comarch France développe donc beaucoup de projets dans la distribution et le négoce, mais les décisions de mise en production tardent à venir. A Nouméa, Billabong a retenu la solution ERP standard de l’éditeur pour développer et relier sa plate-forme e-commerce à ses boutiques. Et parmi les dernières signatures de contrats ERP, Mathieu Lacroix met en avant Clarks pour la partie française et Kiloutou pour assurer son expansion international et notamment son implantation en Pologne après la Belgique.

Cap sur l'Internet des Objets

En Allemagne, à Munich, l’éditeur a déjà équipé un centre commercial avec sa solution Beacon pour tester cette technologie sur une grande échelle. Comarch accentue ses efforts dans plusieurs secteurs comme la banque, la distribution, les smart cities et la cybersécurité. Le domaine de la santé, qui concentre de nombreux développements en Pologne, est pour l’instant mise de coté en France. « On le fera plus tard, on se concentre aujourd’hui sur nos marchés ».