Le groupe ID Logistics est un spécialiste de la supply chain affichant un chiffre d’affaires de 2,5 Md€, un présence dans 18 pays et comprend 30 000 collaborateurs. Au sein de la société, Ideo, basée à Saint Priest, est une filiale dédiée au pilotage des transports rail, route ou multimodal en Europe. Elle gère un volume de 300 000 ordres par an et 1 500 trains.

Une co-construction avec différents clients

Produisant beaucoup de données, Ideo s’est servi assez tôt d’outils de datavisualisation et d'analytique comme Qlik pour donner des indicateurs de performance, des taux de service des transporteurs,…Puis en 2020, le groupe a estimé qu’une dimension manquait : l’empreinte carbone. C’est dans ce cadre que Jessica Vandrot, responsable transformation et data chez Ideo est intervenue, « nos clients ont des objectifs de réduction de CO² poussés par des obligations réglementaires, mais ils étaient souvent démunis sur le sujet ». Une première étape a donc été menée pour « mesurer les émissions CO² à partir des données du TMS [NDLR : un ERP dédié au monde de la logistique] à chaque heure de transport , appliquer des règles et rendre les résultats plus visuels, car ils ont vocation à être à destination des opérationnels », précise-t-elle.

Lors de cette première étape, « le périmètre choisi a été la France, avec des indicateurs de l’Ademe », se souvient Jessica Vandrot. La solution a été co-construite avec « le plus petit client » avec beaucoup de travail sur la datavisualisation « nécessitant des itérations et des feedback », souligne-t-elle. L’expérience s’est ensuite étendue à d’autres sociétés « pour aller plus loin dans la précision du calcul », glisse la responsable. Car le portail prend en charge plusieurs éléments comme le taux de remplissage des véhicules, la distance parcourue, les différents moyens de transport, la cartographie des flux,... Des critères importants à prendre en compte, car le portail devait s’adapter au contexte métier de chaque client. Une prise en compte qui a pris un peu de temps, pour un projet qui a été relativement rapide à développer en interne avec un développeur et un chef de projet pour faire l’interface avec le métier. En un mois et demi, une première version de l’application était disponible.

Plusieurs critères ont été pris en compte pour élaborer l'application MydataCO². (Crédit Photo : Ideo)

Projection et élargissement du périmètre en vue

Le résultat est là. « L’outil avait été développé initialement pour une prise de conscience du secteur sur la réduction de l’empreinte carbone », reconnait Jessica Vandrot. L’application donne des indications sur quels leviers influencent la mesure sur une période donnée, en basculant par exemple d’un mode de transport à un autre. « L’application peut également aider sur les aspects réglementaires, la direction en charge de la supply chain peut remonter des informations plus fiables et contextualisées à la direction RSE de l’entreprise », observe la responsable.

A l'avenir, MydataCO² devrait intégrer des projections sur les consommations de CO² sur plusieurs années. (Crédit Photo : Ideo)

Aujourd’hui, MydataCO² a calculé une quantité de 150 000 tonnes de carbone (sur le périmètre client piloté par Ideo). L’application a contribué à l’objectif de réduction de 5% de l’émission de CO² sur l’organisation des transports entre 2019 et 2023. « Il a même été dépassé pour atteindre 7,5% », constate Jessica Vandrot. La sensibilisation des clients commence à porter ses fruits, « avec des reports de transport sur du train conventionnel, la fin des retours à vide, les carburants alternatifs,… » observe Jessica Vandrot. Et pour l’avenir, « nous travaillons actuellement sur des données du passé. L’objectif est de faire évoluer les fonctionnalités pour intégrer des prévisions et des projections de CO² sur les prochaines années et donc de faire appel à l’analytique », glisse-t-elle. Par ailleurs, le déploiement de l’application va se poursuivre, « sur des périmètres non pilotés. Un test est en cours avec un client », conclut la responsable.