Les études sur l'évolution du travail se multiplient en ce moment. Bien entendu, le développement forcé du télétravail en lien avec la crise sanitaire en est une explication. Mais cette nouvelle normalité est visiblement appréciée par les collaborateurs qui, désormais, souhaitent la voir perdurer et satisfaire des attentes en matière de qualité de vie associées. On peut le constater à la vision des résultats d'études.

L'étude HP Workforce Evolution souligne ainsi une aspiration générale des employés de bureau à être autonomes et responsables. Grâce à la découverte des nouvelles manières de travailler, un tiers des répondants français rêvent ainsi de prendre leur indépendance et de créer leur propre entreprise. Alors que le discours sur la nécessité de la formation permanente est répété depuis des dizaines d'années, enfin il semble être entendu à cause de la pandémie: 57 % des employés de bureau affirment désormais qu'ils ont besoin de nouvelles compétences et ils sont 41 % à considérer que leur entreprise n'a pas suffisamment fait de la formation une priorité.

L'IT comme outil d'autonomie assumée

Mais ils n'attendent pas tout de leur employeur : un tiers des Français, ainsi, s'est lui-même inscrit sur des MOOC ou s'est procuré le matériel ou les services nécessaires. 56 % des Français et 64 % des répondants au niveau mondial ont investi sur leurs deniers personnels pour se créer ou améliorer un bureau à domicile (mobilier, ordinateur, etc.).

Selon la même étude, la moitié des répondants a pu bénéficier, par le télétravail, d'une moindre durée du travail mais un tiers s'inquiètent davantage de la pérennité de leur emploi. Un quart se retrouve davantage stressé, soit à peu près autant que ceux qui déclarent être distraits davantage. La moitié également estime que de nouvelles compétences sont requises pour travailler dans le nouveau contexte. Enfin, les deux-tiers ont davantage pris conscience de l'importance de l'IT dans leur travail.

Un besoin d'outils collaboratifs adaptés

L'étude Cisco « Le futur des collaborateurs » enfonce le clou. Prise de décision rapide (50 % des répondants), le plus souvent collaborative et horizontale, autonomie renforcée (55 %) et travail probant pour les équipes à distance (63 %) font partie des bénéfices significatifs que les travailleurs veulent conserver dans le monde d'après. Cela suppose malgré tout des outils de travail adaptés au travail à distance alors que, avant la crise sanitaire, 4 % des Français interrogés avaient la possibilité de télétravailler à leur guise. Du coup, 83 % mettraient le déploiement d'outils de collaboration et de communication efficaces en priorité de leur action s'ils devenaient, le temps d'un jour, patron de leur entreprise. 69 % se déclarent plus conscient des avantages mais aussi des défis associés au télétravail.

Si 88 % des employés français souhaitent pouvoir choisir de travailler à domicile ou au bureau et gérer leurs heures de travail, c'est bien sûr pour y gagner en qualité de vie. Ainsi, 45 % ont été en mesure d'intégrer une activité physique dans leurs rituels quotidiens et aussi de contribuer à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. 57 % souhaitent désormais être plus productifs en se déplaçant moins. Enfin, même si le management reste de toute évidence un défi et un frein, 35 % des répondants estiment que les dirigeants sont davantage confiants dans les équipes travaillant à distance.

Quand les voeux sont rattrapés par la réalité

L'étude commandée par Xerox, elle, montre plus de pessimisme... ou de réalisme puisque les questions ne portent pas cette fois sur les voeux mais sur ce qui était et devrait advenir. Dans les 12 à 18 mois, 82 % des entreprises devraient ainsi être revenues à la situation antérieure. Il est vrai que 72 % des décideurs informatiques interrogés avouent qu'ils n'étaient pas entièrement préparés du point de vue technologique à cette bascule générale vers le télétravail. Outre la technologie (29%), les points qui ont posé le plus de problèmes pendant la période de travail à domicile ont été la rupture de communication entre les équipes/employés (26%) et le maintien de la concentration (25%).

Parmi les éléments ayant le plus perturbé les organisations, il y a les imprimantes de bureau... C'est dire à quel point le papier est resté dans les moeurs ! 85% des décideurs interrogés par Xerox ont déclaré que l'accessibilité et la facilité d'utilisation de leurs imprimantes de bureau leur avaient manquées, les personnes interrogées aux Etats-Unis étant celles à qui elles ont le plus manquées (93%), suivis par les Allemands (92%) et les Français (91%). Au risque de mécontenter le commanditaire de l'étude, la vraie solution serait sans doute plus d'apprendre à se passer des imprimantes et, plus généralement, du papier.