Appelé « Listes », l’outil de gestion du travail développé par Slack va donner la possibilité aux utilisateurs de suivre des projets d'équipe directement à partir de l'application de collaboration. Annoncée hier en amont de l'événement Dreamforce de la société mère Salesforce qui aura lieu la semaine prochaine, l’outil « Listes » apporte des fonctions semblables à celles d'Asana et de Trello, avec la possibilité de créer, d'attribuer et de gérer des tâches individuelles dans le cadre d'un projet plus vaste. La gestion peut se faire par le biais d'une feuille de calcul ou d'un tableau de type kanban, avec des fiches contenant des informations sur les tâches connexes, ainsi que des informations sur le statut, la date d'échéance et le membre de l'équipe responsable. Il est également possible de joindre des fichiers et des documents, comme Canvas de Slack, en rapport avec la tâche ou le projet.

L'outil étend les fonctionnalités de l'application Slack, essentiellement axée sur les données non structurées, aux conversations affichées dans les canaux et les messages directs. « La fonction « Listes » permet de suivre et de gérer les données structurées que les utilisateurs rencontrent dans le cadre de projets d'équipe, que ce soit pour suivre les approbations et les demandes ou pour gérer le lancement d'un projet », a déclaré Ali Rayl, vice-président senior de la gestion des produits chez Slack. « Ce n’est pas un hasard si tout le monde utilise des feuilles de calcul, car beaucoup de tâches font intervenir des données structurées », a ajouté M. Rayl. « Nous nous sommes rendus compte qu'il était possible d'intégrer ce concept de données plus structurées dans le produit. Désormais, nous pouvons organiser notre interface conversationnelle autour de ce concept, si bien qu'elle est idéale pour toutes sortes de travaux plus structurés, plus discrets et plus faciles à suivre », a ajouté le vice-président senior de la gestion des produits de Slack.

Un lancement pour 2024

Dans l'outil « Listes », les utilisateurs peuvent discuter de l'avancement des projets ; les discussions apparaissent comme des fils de discussion dans l'application principale, où un « @mention » peut attirer l'attention d'un collègue ; les conversations sont conservées dans l'enregistrement de la liste, mais elles peuvent être partagées dans un canal si nécessaire. « L’outil Listes sera disponible en bêta privée cet hiver pour des clients sélectionnés », a déclaré un porte-parole, pour un lancement prévu l'année prochaine. Les tarifs seront annoncés à l'approche de la disponibilité générale. Cette fonctionnalité s'inscrit dans le cadre d'une refonte plus large de l'application Slack, qui comprend l'ajout de documents Canvas, une vue dédiée aux équipes de vente, une interface utilisateur mise à jour et le développement d'outils d'IA générative (qui seront également disponibles cet hiver dans le cadre d'un projet pilote fermé, sans date de lancement prévue).

Les produits logiciels « doivent évoluer avec leur base d'utilisateurs », a déclaré Wayne Kurtzman, vice-président de la recherche chez IDC, et « les nouvelles fonctionnalités de Slack, associées à leur capacité à s'intégrer à une grande variété d'applications, sont une manière de répondre à ces besoins ». Depuis longtemps, la capacité de Slack à s'intégrer à des applications tierces est un point fort de la plateforme, et même si le fournisseur va probablement poursuivre dans cette voie, l'intégration de fonctionnalités directement dans son propre logiciel présente aussi des avantages. « L'intégration de capacités natives pour certaines fonctionnalités peut contribuer à réduire ou à supprimer les frictions dans les workflows quotidiens des employés ; c'est le cas des outils de gestion de projet de base pour le suivi de l'état d'avancement », a déclaré Raúl Castañón, analyste de recherche principal chez 451 Research, une division de S&P Global Market Intelligence. Même s’il y a un chevauchement avec les applications dédiées à la gestion du travail, la fonction « Listes » de Slack ne leur fait pas directement concurrence. « Les listes de Slack sont une fonctionnalité qui cible une base d'utilisateurs plus large, par exemple, des membres de l'équipe qui n'ont pas besoin de fonctions sophistiquées de gestion du travail et de gestion de projet », a expliqué M. Castañón. « Jusqu’à présent, ces utilisateurs pouvaient s'appuyer sur des outils qui n'étaient pas destinés à cet usage, comme les feuilles de calcul, le courrier électronique, la messagerie et les appels téléphoniques. Des outils simples comme des listes de tâches collaboratives intégrées à un outil de communication seront probablement plus efficaces pour eux ». Microsoft a également ajouté des fonctionnalités simples de gestion des tâches à Teams, grand rival de Slack, en 2020 avec le lancement de « Lists », tandis que l'offre « Tables » de Google est toujours en version bêta trois ans après son lancement.

Slack

Workflow Builder, l'outil d'automatisation no-code de Slack. (Crédit : Slack)

Workflow Builder mis à jour

« Slack a par ailleurs présenté des mises à jour de Workflow Builder, l'outil d'automatisation no-code de l'entreprise, avec le lancement d'un nouveau hub d'automatisation qui permet aux utilisateurs de Slack de trouver et d'accéder plus facilement aux automatisations de workflows à leur disposition (pour enregistrer des congés payés ou poser des vacances, par exemple) ou encore d’accéder à des modèles pour créer leurs propres automatisations », a déclaré M. Rayl. Enfin, les développeurs de logiciels disposent également de nouveaux moyens pour créer des applications personnalisées dans Slack, Slack proposant d'héberger le code sur ses serveurs. « L’usage de Slack a toujours été un défi pour les développeurs, parce que chaque fois qu’ils créaient un bot par exemple, ils devaient aussi mettre en place un serveur et le gérer afin d'exécuter leur code », a déclaré M. Rayl. « Désormais, nous exécutons ce code pour eux. Ils peuvent donc télécharger leur code dans leurs propres instances et Slack l'exécutera pour eux. Tout se passe dans le même environnement sécurisé, toutes les données restent au même endroit », a ajouté le vice-président senior de Slack.