Créé sous l’impulsion de l’Epita, le StartupLab est un dispositif qui permet à tous les étudiants de l’école d’informatique - connue pour ses salaires de sortie les plus élevés - de créer leur entreprise. A l’inverse des incubateurs et des accélérateurs  traditionnels, l’idée d’un projet précis n’est pas demandée aux candidats. Dès la 5e année, les étudiants qui rejoignent ce programme travaillent sur des idées, proposées par les équipes pédagogiques de l’établissement ou par des partenaires. Si l'idée est sélectionnée par un ou plusieurs étudiants, ces derniers travailleront à développer une solution ou un service avec le minimum de fonctionnalités, dans l’objectif de valider le « product-market fit », capable de satisfaire un marché porteur.  En parallèle de ce projet de développement, les étudiants rencontrent chaque semaine un entrepreneur aguerri qui partagera son expérience et les challengera sur une thématique spécifique de lancement de start-up (développement produit, le marketing digital, l’acquisition client, le recrutement, la levée de fonds).

En tant qu’accompagnateur, Daniel Jarjoura, directeur du StartupLab, prend à cœur la mission de révéler le potentiel entrepreneurial des étudiants dont les ambitions ne cessent d’augmenter : «Contrairement a ce que l’on peut penser, les ambitions entrepreneuriales des étudiants français se développent, mais trop peu se concentrent sur les bonnes opportunités business, nous confie le dirigeant. « Lors de la première session du Startup Lab, 60% des participants intéressés pour rejoindre notre programme n’avaient aucune idée de projets en tête ou proposaient des services ou produits déjà réalisés par d’autres », précise-t-il. L’idée du programme consiste donc à utiliser le potentiel d’innovation technologique des étudiants en les faisant travailler sur les projets ayant le plus de probabilité de devenir des entreprises à succès, mais également de rajouter les couches produit, marketing, vente et communication, indispensables à la réussite entrepreneuriale.  

 12 mois pour créer sa start-up

De plus au cas où un premier projet n’aurait pas abouti, une seconde tentative peut avoir lieu. C’est ce qui s’est passé pour les trois start-ups qui intègrent la première promotion 2019, dont le projet Lokimo. « A l’origine, les porteurs de ce projet voulaient développer une plate-forme destinée à faciliter la mise en location de biens pour particuliers du type des services qui existent actuellement sur ce marché », témoigne Daniel Jarjoura. « L’accès aux feedback des clients a incité les étudiants à changer leur fusil d’épaule pour un outil de cartographie dynamique de données immobilières a base d’IA et de big data », précise-t-il.   

L’Epita Startup Lab permet à des étudiants de devenir start-uppers  dans le cadre du stage de fin d’étude. Crédit photo : Epita.

Après une sélection basée sur la motivation et la résilience, tester sa première idée est la première étape du dispositif d’accompagnement pour vérifier le potentiel business de celle-ci. Il s’ensuit le réajustement de l’idée (le concept, la technologie, le domaine) ou sa redéfinition si la première ne l’était pas. Les groupes peuvent alors se former selon les affinités pour un projet, avant un accompagnement prodigué via des enseignements, du coaching individuel, mais aussi par la venue d’entrepreneurs aguerris qui challengent les étudiants sur une thématique spécifique de lancement de start-up : développement produit, marketing digital, acquisition client, recrutement, levée de fonds, etc. La dernière étape du Startup Studio est le passage des étudiants devant un jury, afin d’obtenir de l’école un accord pour transformer leur projet en entreprise lors du stage de fin d’étude.

Des possibilités de financements par des business angels

En 2019, 43 étudiants ont rejoint le StartupLab. Sur les 16 projets lancés, 6 n’étaient pas issus des étudiants mais d’une sélection d’opportunités. A l’arrivée, trois start-ups sont en phase de devenir de réelles entreprises d’ici l’été 2020. Outre Lokimo, solution d’IA pour le secteur immobilier, Ekee, une plateforme sécurisée d’échange de données et de gestion des données personnelles a été retenue, au même titre que Neutral News, un outil d’analyse des données non structurées via des services de traitement du langage naturel. « Actuellement, les opportunités de financement pour des start-ups étudiantes sont très faibles », regrette Daniel Jarjoura. « Elles ont besoin de fonds propres en amorçage pour pouvoir se développer », ajoute-t-il.  En tant que partenaires du programme, des business angels peuvent investir dans des projets jugés prometteurs ce qui permet de lever les freins au développement de start-ups étudiantes et ainsi de contribuer à leur rentabilité.