Pour convaincre les utilisateurs de VMware de s'affranchir des pratiques de Broadcom et ses hausses de tarifs, Vates passe à l'offensive. L'éditeur français vient de lancer Xen Orchestra 6, dernière version de sa plateforme d'administration et de sauvegarde des machines virtuelles XCP-ng (un fork open source de l'hyperviseur de type 1 XenCenter de Citrix). Cette version arrive moins d'un mois après Xen Orchestra 5.112 qui incluait notamment des mises à niveau de l'API REST pour Veeam. La première version d'Orchestra remonte à 2012, et sa commercialisation à fin 2014-2015, et depuis de très nombreuses itérations sont sorties. Mais cette v6 à une saveur particulière : « Nous avons décidé une refonte complète de l'interface utilisateur », nous a expliqué Olivier Lambert, directeur général de Vates. « En 10 ans nous avons rajouté des tonnes de fonctionnalités et énormément amélioré le produit mais l'interface est restée un peu similaire ».
La société est donc repartie d'une feuille blanche pour concevoir la toute dernière interface de sa solution Orchestra 6 avec pour principal objectif d'améliorer l'expérience utilisateur. « Tout l'affichage des données a été refait et l'interface est maintenant beaucoup mieux adaptée aux infrastructures de grande taille, ce qui était une demande de nos plus grands clients », poursuit Olivier Lambert. Parmi les bénéfices de cette refonte : un nombre accru d'éléments affichés et un chargement plus rapide des données. « L'idée de cette refonte est de rapprocher un peu plus des standards du marché et que les gens qui viennent de VMware se sentent moins dépaysés », fait savoir Olivier Lambert. On comprend un peu mieux pourquoi l'éditeur s'est attelé à la tâche : depuis ces trois dernières années, quasiment 100 % de sa clientèle vient des déçus du virage pris par VMware sous l'ère Broadcom. Nutanix et Promox ont également bénéficié de cette manne, mais avec des solutions très différentes. L'objectif visé était donc de proposer une interface plus intuitive mais aussi plus réactive, avec un chargement dynamique des objets beaucoup plus rapide passant en moins d'une seconde contre 20 à 30 secondes jusqu'à présent.
Le standard OpenAPI en renfort
Outre l'interface, Vates a également retravaillé son API. « En 10 ans l'IA a beaucoup changé et aujourd'hui nous avons de plus en plus de clients et d'utilisateurs qui vont directement faire appel à l'API qui a été repensée pour un usage simple », indique Olivier Lambert. En optant pour le standard OpenAPI, Vates apporte par exemple à Xen Orchestra 6 de la génération automatique de documentation (Swagger) : « on peut directement mettre une URL de la documentation dans Xen Orchestra localement et cela affichera tous les champs de l'API et ce que l'on peut mettre dedans », précise Olivier Lambert. « Xen Orchestra est presque devenu un middleware, car il se connecte à tous les clusters XCP-ng sur lequel on peut brancher ses outils d'infrastructure as code par exemple Terraform, Packer, Pulumi. Cela devient un point central de connexion des outils externes pour contrôler l'intégralité de son infrastructure ». Des extensions Kubernetes peuvent par ailleurs être connectées à cette API pour fournir des informations de localisation afin de savoir où tourne tel ou tel cluster.
Pour les mois à venir, Vates affiche sa confiance. Réalisant autour de 5 M€ de revenus (et rentable depuis ses débuts), la société a toujours pioché dans ses fonds propres pour financier ses activités. Mais pour changer d'échelle, une levée de fonds (serie A) - sans doute de plusieurs dizaines de millions d'euros - est dans les tuyaux. L'éditeur français compte plus d'un millier de clients dans le monde, principalement aux Etats-Unis où il réalise 60 % de son business, collectionnant les références comme le Goddard Space Flight Center de la NASA et des agences tel que la Federal Aviation Administation, la National Oceanic and Atmospheric Administration... En Europe, il compte aussi de prestigieux clients en particulier dans la cybersécurité comme l'Anssi en France ou encore le centre de commandement cybersécurité en Italie. D'une vingtaine en 2022, le nombre d'employés de Vates atteint aujourd'hui 110 dans la région de Grenoble.

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