En direct de Las Vegas. Si toutes les annonces de l’évènement re : Invent (du 4 au 6 décembre) étaient majoritairement orientées vers le cloud public (du machine learning ou compute), une s’inscrit plutôt dans le cloud hybride : la disponibilité d’Outposts. Annoncée l’année dernière en mode preview, Outposts se veut une extension d’une région Amazon au sein des datacenters des entreprises en s’appuyant sur VPC (Virtual Private Cloud).

AWS fournit du matériel sous forme d'un rack 42U prêt à être branché et connecté à la région AWS la plus proche. De multiples configurations sont disponibles avec des instances EC2 (M5, C5 ou R5 en fonction des charges de travail) et du stockage EBS (2,7, 11, 33 et 55 To). La tarification dépend de la configuration choisie et de la méthode de paiement choisie. En effet, les racks comprennent un contrat sur 3 ans avec la possibilité de payer tout d’un coup, soit une partie puis des mensualités ou alors uniquement des mensualités. Les prix varient en fonction des régions. En Europe le ticket d'entrée démarre à 270 000 dollars pour grimper à plus d'un million.

Avec Outposts, les clients ont accès à d’autres services comme Elastic Container Service (ECS), Elastic Kubernetes Service (EKS), Relational Database Service (RDS) et EMR pour la partie big data (Hadoop et Spark). S3 n’est pas encore disponible, mais devrait arriver en 2020, précise le fournisseur de cloud computing. Les services sont facturés à l'usage.

Outposts existe en deux variantes, AWS natif disponible immédiatement dans plusieurs régions dont en Europe (Irlande et Francfort) et une version pour les environnements VMware, à travers le service VMware Cloud pour AWS. Celle-ci sera accessible en 2020 et donnera aux clients la capacité de gérer leurs applications sur site avec les outils VMware. Actuellement, dix-sept régions AWS sont disponibles pour VMC sur AWS.

Une multitude d’usages et une concurrence forte

L'idée avec Outposts est que les clients puissent utiliser les mêmes API, la même console, le même plan de contrôle et la même interface de ligne de commande qu'ils utilisent sur le cloud AWS pour les applications sur site. Andy Jassy, CEO d’AWS, se veut pragmatique, « aujourd’hui dans les dépenses IT globales, 97% vont au on prem et 3% pour le cloud ». Il constate aussi que Outposts s’adresse « aux workloads qui ne vont pas ou ne peuvent pas migrer sur le cloud public et qui demandent une faible latence ». Parmi les cas d’usage, AWS évoque des chaînes de production ou de logistique, la robotique, du trading haute performance. Le choix d’Outposts peut également être perçu comme un sas pour la migration de certaines applications vers le cloud public « en attendant d’être replateformées », indique Julien Lépine, solution architecte chez AWS.

En lançant officiellement Outposts, AWS répond aussi à la concurrence qui fourbit ses armes sur le marché du cloud hybride. Microsoft propose Azure Arc et Google a dévoilé en avril dernier son offre Anthos. Avec son aspect très intégré, Outposts s'apparente plutôt à l'offre Cloud at customer d'Oracle. Mais ce qui différencie l'offre Outposts par rapport aux concurents, c'est que ces derniers s’orientent clairement vers le multicloud. Une notion qui ne semble pas trouver écho auprès d’AWS et a été complétement absente du discours inaugural d’Andy Jassy.