Avec l'IA générative, nombre d'entreprises hors du secteur de l'édition logicielle, développent désormais rapidement des solutions d'accompagnement de leurs clients et utilisateurs et les intègrent à leur offre. C'est le cas par exemple du géant allemand de la chimie Bayer. La division Cropscience de l'industriel, fabricant de pesticides et de produits OGM pour l'agriculture (division qui comprend Monsanto, acquis en 2016) s'adresse au secteur de l'agriculture. C'est pour répondre aux questions de ces derniers sur les produits Bayer, mais plus largement sur la gestion de leur exploitation et des cultures et sur les méthodes de culture que l'industriel a conçu un chatbot en GenAI.

Un pilote dès cette année

L'entreprise a entraîné le LLM sous-jacent en s'appuyant sur l'expertise de ses agronomes ainsi que sur les résultats de nombreux essais sur le terrain. Il suffira aux agriculteurs de poser leurs questions directement par saisie vocale. Ils devraient ensuite, selon Bayer, recevoir une réponse technique adaptée en seulement quelques secondes. Jusqu'à présent, il fallait souvent attendre plusieurs heures, voire plusieurs jours pour obtenir une réponse d'un conseiller. Le temps qu'il consulte et compile les documents et données provenant de diverses sources et, si nécessaire, demande conseil à des collègues.

L'industriel de la chimie développe son outil avec Microsoft et EY. Il a réalisé de premiers tests aux États-Unis et compte lancer une phase pilote auprès d'agronomes et d'agriculteurs présélectionnés dès cette année. Le chatbot GenAI sera ensuite proposé dans le cadre des services numériques AgPowered de Bayer. Mais le chimiste allemand a déjà commencé à travailler sur une autre application en GenAI dont l'objectif, cette fois, est de simplifier l'accès des agriculteurs aux données opérationnelles de leur exploitation.

Entraînés aussi avec des datasets non publics

Comme c'est de plus en plus courant désormais, les LLM derrière ces deux applications sont aussi entraînés avec des datasets non publics, comme une base des données météorologiques des 40 dernières années. Elles sont donc censées fournir des informations plus pertinentes que les outils dont les LLM ne s'alimentent qu'en données publiques.

Amanda McClerren, DSI et responsable de la transformation numérique et des technologies de l'information de Bayer Crop Science, rappelle que l'entreprise utilise déjà l'IA pour concevoir ses produits. Mais elle estime que la GenAI spécifiquement, va prendre une place de plus en plus centrale dans l'agriculture dans l'avenir. Bayer veut proposer ses solutions à tous les petits exploitants agricoles dans le monde pour, selon lui, « améliorer les méthodes de culture et optimiser les rendements de leurs champs. »