La mise à jour du programme d'espionnage de la NSA, dont l'envergure a été révélée par l'affaire Snowden, suscite des initiatives de messageries sécurisées. L'objectif étant bien sûr d'essayer de prémunir leurs utilisateurs des éventuelles indiscrétions de l'agence nationale de sécurité américaine. A son tour, BitTorrent indique qu'il prépare un client de messagerie instantané sécurisé « sans serveur », arguant du fait que les données de « plus de 6 millions de personnes » auraient été espionnées sur la seule année en cours (*). Ses laboratoires planchent donc sur un outil qui permettrait de converser en toute tranquillité.

Il s'appelle BitTorrent Chat et transpose le principe du traitement distribué à la messagerie instantanée, au « chat » donc. Les conversations ne sont stockées sur aucun serveur, ce qui les met à l'abri des yeux indiscrets, souligne la société à l'origine du célèbre protocole de communication « peer-to-peer » (P2P). « Vos messages ne seront lus que par ceux en qui vous avez confiance par le biais d'un réseau P2P chiffré », explique BitTorrent. Il s'agira d'un outil gratuit qui permettra d'envoyer autant message que souhaité à n'importe qui. Pour l'instant, il n'en est qu'à sa version pré-alpha. Pour soutenir ces balbutiements, la demande à sa communauté ses réactions et ses idées.

Caliop chez Gandi

En septembre, Silent Circle a ajouté à son offre mobile une version de l'application de messagerie Silent Text pour terminaux Android qui chiffre et efface les messages et les fichiers. Début août, le fournisseur avait fermé subitement ses services de messagerie pour éviter de devoir, le cas échéant, fournir aux autorités américaines un accès aux données de ses utilisateurs. Dans la foulée, une autre messagerie, Lavabit, avait fermé son service et autour du 20 août, le site d'information juridique Groklaw a également annoncé qu'il arrêtait ses publications.

En France, le projet de messagerie sécurisée Caliop a au même moment été relancé par Laurent Chemla, co-fondateur du bureau d'enregistrement Gandi.

(*) en se référant aux données du site InDefenseofData.com