Suivant la tendance de la (longue) liste des éditeurs américains souhaitant répondre aux inquiétudes de plus en plus de clients français sur la question de la localisation des données, Box vient d'ouvrir une zone France. « Nous avons de plus en plus de demande d'héberger des données au plus près des clients chez eux, dans leur pays », nous a confirmé Sébastien Marotte, président EMEA de Box. Le spécialiste des solutions de stockage et partage de documents disposait jusqu'à présent de 8 zones de disponibilité dans le monde, avec la France le curseur grimpe donc à 9. 

Jusqu'à présent, de nombreux clients français du fournisseur recouraient à la zone allemande (Francfort) de Box, ces derniers vont donc pouvoir migrer, d'un point de vue contractuel et commercial « facilement et gratuitement », explique Sébastien Marotte, sans toutefois plus de précision sur l'aspect technique de la migration. Pour sa zone France, Box ne va pas - contrairement à d'autres, comme Salesforce par exemple, disposer de ses propres datacenters. L'éditeur américain compte en effet s'appuyer sur les infrastructures d'AWS à Paris et de Microsoft Azure à Marseille. « Nous avons paré au plus pressé », s'est justifié Sébastien Marotte. « Nous avons répliqué cela au niveau mondial de manière rapide et efficace mais cela n'enlève rien aux discussions que l'on peut avoir avec des acteurs français ».

Les métadonnées pas stockées en France

Si le stockage des données devient effectivement possible pour Box en France, qu'en est-il des métadonnées ? « Des réflexions sont en cours sur cette question, tout n'est pas géré 100% au niveau local », fait savoir Sébastien Marotte. En déployant sa région France, Box espère quoi qu'il en soit convaincre les entreprises en particulier des secteurs régulés, tel que la banque et la pharmacie, particulièrement soucieuses du lieu de stockage de leurs données. Mais la localisation ne fait pas tout selon l'éditeur : « Les clients veulent aussi savoir comment les données sont sécurisées, c'est l'une des raisons primaires », avance Sébastien Marotte. Et ce n'est pas la récente affaire de contournement de la sécurité du MFA de la solution par des chercheurs en sécurité qui risque de changer la donne, l'éditeur louant la capacité avancée de son module Shield pour répondre à l'enjeu de protéger et sécuriser les données de ses clients.

En France, Box ne perçoit pas des acteurs du data management ou du data store comme Snowflake comme des concurrents. Il mise au contraire sur la complémentarité des offres : « Nous proposons une intégration avec 1 500 API dont Snowflake ou Salesforce et je ne suis pas sûr que des acteurs du data store soient aussi avancés dans la gestion du cycle de vie des documents et de la signature électronique », explique Sébastien Marotte. « Nous supportons aujourd'hui 200 types d'applications SaaS ». 

La France, terre de croissance pour Box

En termes de développement, la France constitue une terre fertile pour Box qui va continuer à accélérer ses investissements mais aussi en Angleterre et en Allemagne. « La France est un pays phare pour notre croissance, l'un de ceux qui recrute le plus au niveau commercial, avant-ventes et consulting », fait savoir Sébastien Marotte, sans plus de détails chiffrés. Le channel n'est pas oublié avec des accords signés comme récemment avec Arondor et d'autres pourparlers en cours avec d'autres. Dans l'Hexagone, le groupe compte de nombreuses références clients comme Eurostar, Pathé, Havas, BETC, Publicis, Lagardère...