Les marques Florette, Floréale et Priméale sont davantage connues que la coopérative agricole à leur origine : Agrial, dont ces trois marques constituent la branche « légumes », soit un quart de son chiffre d'affaires de quatre milliards d'euros. Cette activité est qualifiée d'« ultra-frais » et est répartie à ce jour sur 11 sites dans 5 pays. Il s'agit en effet de vendre dans la grande distribution des salades et des légumes à peine transformées et prêtes à consommer dans des emballages protecteurs. Mais la production suit les impératifs biologiques, le stockage est quasiment nul tant la durée de vie du produit est faible et la vente doit être de ce fait rapide.

Agrial doit donc optimiser l'intégralité de sa chaîne d'activité : prévisions de vente, plantation des graines, ordonnancement de la pousse et de la coupe, transport amont (des champs à l'usine), préparation (avec gestion des flux de production et du contrôle qualité), transport aval (de l'usine au magasin), commerce, achats, traçabilité, comptabilité, et décisionnel. Agrial se développant à l'international par croissance externe, le système d'information devait être facile à installer sur une nouvelle filiale, être multi-pays et multi-devises.
S'ajoutait à la problématique la question de l'harmonisation des procédures et des métriques pour faciliter le pilotage de l'ensemble du groupe dans un contexte de croissance externe. « La refonte de notre système d'information a été un projet métier fait par les métiers pour les métiers » insiste Hervé Petit, directeur des services partagés SI, Organisation et Comptabilité pour la branche Légumes d'Agrial (Florette et Priméale).

Un PGI unique pour harmoniser et optimiser les pratiques

Il y avait cependant un vrai problème technique à résoudre : sur les trois pays d'implantations au début du projet, les systèmes d'information devaient absolument être remplacés. En effet, en France et Grande Bretagne, le SI reposait sur un vieux PGI dont l'éditeur, Geodix, avait disparu et qui avait été doté de beaucoup de développements spécifiques. En Espagne, le SI n'était qu'un spécifique créé par une seule personne. De plus, il y avait de nombreux problèmes d'intégration des différentes briques du SI. Hervé Petit spécifie : « il nous fallait une solution pérenne, harmonisée au niveau des règles de gestion et indicateurs, capable de supporter la croissance externe, simple et standard pour les fonctions transverses sans spécificité réelle, mais très adaptée pour notre coeur de métier. »
Après avoir écarté des solutions trop lourdes comme SAP ou une approche trop complexe de best of bread, l'entreprise a fait le choix d'une verticalisation du PGI Dynamics AX de Microsoft, ADAX (Advanced Distribution for MDAX), édité et intégré par le français TVH Consulting. Cette verticalisation est destinée aux secteurs à l'industrie agro-alimentaire, aux coopératives agricoles, aux fournisseurs de la grande distribution et à la chimie-pharma-cosmétologie. La partie transport, qui n'était au départ pas gérée dans ADAX, a été développée sous la forme d'un nouveau module standard. Ce progiciel est localisé partout ou AX est disponible, soit une vingtaine de pays.

Une mise en oeuvre par et pour les métiers

Pour assurer une bonne adaptation et un bon déploiement, chaque pays a délégué des utilisateurs clés (key users) pour définir les paramétrages. La partie commerciale a ainsi reposé sur trois utilisateurs, un Français, un Anglais et un Espagnol. Le fois le modèle fixé, il s'est appliqué à chaque pays et notamment à chaque acquisition. L'appel d'offres a été suivi de la mise en place d'un démonstrateur pour valider le choix du produit.
« Il faut se méfier des demandes de développements spécifiques qui sont, en général, pas du tout justifiées » juge Hervé Petit. De fait, ceux-ci ont été réduits au minimum et réalisés autant que possible en interne. L'hébergement a également été fait en interne dans deux salles mirrorées. La base de données Oracle a été conservée car l'entreprise possédait les compétences utiles sur celle-ci et sa facturation se fait au processeur. A l'inverse, la facturation des licences d'ADAX, comme celles d'AX, est sur un modèle à l'utilisateur (600 à ce jour).

Une harmonisation pour une amélioration continue

Cette démarche a donc abouti à la mise ne place de pratiques harmonisées dans l'entreprise. Les mêmes métriques sont utilisées et il est donc possible de comparer les performances des uns et des autres. De ce fait, une démarche d'amélioration continue a été mise en oeuvre en récupérant les meilleures pratiques partout dans le groupe et en les y partageant.