Le montant généré par les cartes de voyage prépayées devrait quadrupler entre 2022 et 2032, passant de 120,5 milliards de dollars à 492,80 milliards de dollars, selon Allied Market Research. Cette prévision de forte croissance provient en grande partie de l'augmentation de la quantité de voyages internationaux. Le nombre de touristes remontant lentement vers des niveaux prépandémiques.

Conscient du potentiel qu'offre cette tendance à une société de change comme Travelex, Hans van der Waal, son DSI monde, a cherché à mieux exploiter les données dont il dispose pour servir ses clients. En particulier parce que, comme il le précise, il est assez courant que ces derniers chargent de l'argent sur leur carte, partent en voyage, puis oublient le solde restant à leur retour. Or, au bout d'un certain temps, les frais annuels de tenue de compte deviennent plus importants que ce montant résiduel. « Cette situation n'est bonne ni pour nous ni pour nos clients, déclare Hans van der Waal. C'est une mauvaise nouvelle pour nous parce que nous cherchons à fidéliser nos clients, et c'est bien sûr une mauvaise nouvelle pour eux parce qu'ils gaspillent de l'argent. »

Exploiter les data combinées à celles de tiers

Le DSI a cherché des moyens d'alerter les clients pour les informer sur l'utilisation de leurs fonds chargés sur leur carte. « Mais les données relatives à l'utilisation et aux soldes n'appartiennent qu'en partie à Travelex, le reste est détenu par des tiers », explique-t-il. L'équipe SI a donc dû négocier avec ces derniers pour accéder aux data dans un format spécifique et sécurisé, en temps réel ou quasi réel. Et elle a développé une plateforme de données clients (CDP) dans le cloud, pour importer et analyser des données tierces combinées avec les propres data de Travelex.

Ces informations permettent à l'entreprise d'approcher ses clients de manière proactive et, si possible, d'influencer leur comportement, en les encourageant à encaisser leur solde restant ou, mieux encore, à utiliser celui-ci pour de futurs voyages. « L'objectif ultime est d'envoyer le bon rappel au bon client au bon moment », résume le DSI.

« La décision d'héberger la plateforme sur AWS répondait à une logique d'efficacité, explique Hans van der Waal, DSI monde de Travelex. Plutôt que de créer une plateforme ex nihilo, nous avons utilisé des solutions cloud natives disponibles avant de les adapter. » (Photo Travelex)

En plus de s'associer à des tiers pour accéder aux données requises, Hans van der Waal a travaillé en étroite collaboration avec les équipes marketing et produit de Travelex, ainsi qu'avec les responsables de la confidentialité et de la sécurité des données. L'entreprise voulait comprendre les raisons pour lesquelles quelqu'un pourrait ne pas dépenser l'argent de ses cartes, puis créer le message le plus approprié pour cette personne. Pour ce faire, Travelex s'est appuyé sur l'expertise de ses ressources internes, mais a aussi mené des enquêtes auprès de ses clients dans les aéroports, pour en savoir plus sur leurs préférences et sur l'utilisation de leurs cartes.

Des applications cloud native déjà disponibles

« La décision d'héberger la plateforme sur AWS répondait à une logique d'efficacité », explique enfin le DSI. Plutôt que de créer une plateforme ex nihilo, Travelex a tiré parti des solutions cloud natives disponibles dans le cloud, puis les a adaptées à ses besoins spécifiques. La société dispose de compétences cloud internes, mais a aussi fait appel à des prestataires spécialisés comme SourceFuse et Mesh AI. « Ils complètent le travail de l'équipe technique interne, ou sont amenés directement à développer des modules que nous ne pouvons pas réaliser nous-mêmes », précise Hans van der Waal.

Pour mesurer l'impact du projet lors du déploiement en production de l'application, Travelex a écarté un groupe de clients tests à qui il n'a pas envoyé d'alertes liées au solde de leur carte, même s'ils correspondaient au profil ciblé. « Cela nous a permis de constater que les messages avaient eu un impact énorme, souligne le DSI. À tel point que nous étendons maintenant le projet dans d'autres régions du monde. »