Spécialisé dans l’utilisation de l’IA pour lutter contre la fraude en ligne et les bots malveillants, le français Datadome annonce lever 42 millions de dollars (environ 38,6 millions d’euros) en série C. Le tour de table a été mené par InfraVia Growth avec la participation d'investisseurs existants, dont Elephant et ISAI. Fondée en 2015 par Benjamin Fabre et Fabien Grenier, elle a connu une croissance rapide depuis sa création. Elle a ainsi augmenté ses effectifs, passant de 20 à 180 entre 2019 et 2023, notamment grâce à sa dernière levée de fonds – de 30 millions d’euros – en juin 2021. A ce jour, elle compte 300 clients avec des références françaises et internationales telles que Blablacar, Rakuten, Reddit, SNCF Connect, TripAdvisor ou encore The Fork.

Bien ancrée en France, la start-up s'est développée à l'international et s'est implantée durablement aux Etats-Unis, qui représente désormais plus de la moitié de ses revenus. Aujourd’hui elle mise sur ce financement pour contribuer « à l'accélération de [son] expansion internationale et au renforcement de ses efforts de R&D pour garder une longueur d'avance sur les développeurs de robots et les fraudeurs », explique Benjamin Fabre, DG et co-fondateur de Datadome. « Les bots sont devenus un instrument courant pour commettre des fraudes. Rien qu'en 2022, Datadome a bloqué, en temps réel, plus de 250 milliards de tentatives de fraude en ligne », souligne Benjamin Fabre. « Grâce à la manière dont notre solution est conçue et déployée, nous avons une vision unique des vecteurs d'attaque et nous pouvons voir au-delà des silos pour les arrêter immédiatement ».

Face à la montée en puissance des attaques, les entreprises appellent à l'aide

Les bots malveillants deviennent de plus en plus sophistiqués pour franchir les systèmes de sécurité des entreprises. Par ailleurs, Datadome relève une augmentation du nombre d'attaques s'appuyant sur la combinaison homme-bot et des bots alimentés par l'IA facilitent le contournement de mesures de protection comme les WAF (Web Application Firewall), les Captcha traditionnels ou encore les bases de données d'authentification. Elle pointe également du doigt le cloisonnement entre les dispositifs de sécurité et les systèmes anti-fraude qui facilitent la tâche des cybercriminels. Un point de vue partagé par Jérôme Notin, directeur général du GIP Acyma qui chapeaute Cybermalveillance.gouv.fr : « Après deux années de pandémie durant laquelle la menace a été exacerbée, les attaques n’ont cessé de croître et de se contextualiser ». Dans son rapport d’activité 2022, le service public d'aide et d'accompagnement pour particuliers et entreprises victimes de cybermenaces met en avant son plus haut niveau de fréquentation depuis sa création. Sur l'année écoulée, 280 000 demandes d'assistance ont ainsi été effectuées (+61 % par rapport à 2021) - soit presque autant que sur les 4 dernières années - pour un nombre de visiteurs uniques proche la barre des 3,8 millions, en hausse de 53 % sur un an.

De fait, le marché de la cybersécurité grossit et le nombre de solutions se multiplient. Celle développée par Datadome s’adresse au secteur du e-commerce et propose d’évaluer le risque associé à chaque visite en temps réel, pour détecter et contrer les attaques ciblant les applications mobiles, les sites Web et les API avec un taux de faux positifs inférieur à 0,01 %. Sa technologie est conçue pour bloquer les menaces automatisées OWASP : credential stuffing, attaques DDoS de couche 7, injection SQL et scraping intensif. Couplée à l’IA qu'il a développée, la solution SaaS de Datadome protège tous les terminaux des vulnérabilité avec un accès aux décisions de blocage automatisées en temps réel. Avec un tableau de bord à disposition, les utilisateurs suivent les notifications intuitives en temps réel sur les attaques bloquées, les boucles de rétroaction, les informations, les KPI commerciaux et les détails des attaques.

Grâce à ce tableau de bord, les utilisateurs ont une vue d'ensemble des menaces. (Crédit : Datadome)

Des tarifs en hausse

Notons que les prix ont augmenté et les types de tarification ont évolué depuis la dernière levée de fonds de l'éditeur en 2021. A ce jour, il propose trois tarifications pour la mise en place de sa solution et s'adresse désormais à des grandes entreprises, l'édition Starter ayant disparu. L’abonnement annuel démarre donc à 2 890 €/mois (contre 2 490 €/mois en 2021) avec l’édition Business qui couvre jusqu’à 100 millions de requêtes par mois. Les éditions Corporate (5 090 €/mois contre 4 490 €/mois en 2021) et Enterprise (6 790 €/mois) montent respectivement jusqu’à 200 millions et 300 millions de requêtes par mois. L'application peut également être testée gratuitement.