Après avoir levé 55 millions de dollars de fonds de Série A, preuve de la viabilité de son projet, la start-up CYGNVS a annoncé hier sa sortie du mode furtif. La jeune pousse a créé une plateforme de « cybercrise » hautement fonctionnelle qui promet d'aider les entreprises à se remettre de violations majeures. Le produit homonyme CYGNVS de la startup, acronyme de Cyber GuidaNce Virtual Space, est un système de reprise après sinistre tout-en-un après une cyberattaque. Il permet d'établir des communications hors bande entre les membres importants de l'équipe, pour le cas où les réseaux d'entreprise seraient compromis par des attaquants, d'accéder facilement à des experts externes et de créer des « guides » interactifs préétablis pour accompagner les équipes tout au long du processus de récupération. CYGNVS permet également d'effectuer des simulations pour préparer l’entreprise à répondre à des cyber-incidents, offre des outils d'audit et de conformité pour rassurer sur le respect des exigences de la réglementation, et un accès rapide aux applications mobiles et aux navigateurs. Le système a été mis au point en partenariat avec le géant de l'assurance AIG, qui a apporté son expertise tout au long de son développement. Il est disponible directement auprès de la startup, mais aussi dans le cadre de certaines polices d'assurance cyber. 

Une reprise après sinistre spécifique à la cybersécurité

Selon Phil Goodwin, vice-président de la recherche sur les plates-formes logicielles d'infrastructure chez IDC, pour de nombreuses entreprises, c’est un pas dans la bonne direction. Selon lui, trop souvent, les entreprises se contentent d’une reprise après sinistre classique, qui protège essentiellement contre les catastrophes physiques. Or ce substitut à une véritable solution de reprise après sinistre ne répond pas vraiment au problème. « Nos recherches montrent qu'environ 85 % des entreprises pensent être pleinement préparées à faire face à un cyber-événement, mais la moitié des victimes n’ont d’autre choix que de payer la rançon, et moins d'un tiers arrive à récupérer complètement après une attaque », a expliqué M. Goodwin. « Il y a un écart entre la perception qu’elles ont de leur niveau de préparation et la réalité ».

Plusieurs raisons justifient l’adoption, par les entreprises, de solutions de cyber-reprise dédiées, notamment parce que la reprise après sinistre classique s'appuie souvent sur des sauvegardes non corrompues, mais sur lesquelles on ne peut pas, par exemple, compter en cas d'attaque par ransomware. Les outils d'analyse légale ne sont pas non plus une fonction standard de ces produits. Selon M. Goodwin, les caractéristiques remarquables du produit de CYGNVS, notamment ses guides de référence et sa focalisation sur la cyber-réaction, devraient faire émerger significativement la startup dans le paysage de la sécurité. « La plateforme de CYGNVS a un potentiel vraiment très intéressant, parce qu'elle comble un fossé entre la reprise après sinistre et la cyber-réponse », a affirmé Phil Goodwin. « Il faut encore attendre qu’elle fasse les preuves de son fonctionnement, mais ce qu’elle apporte pourrait être vraiment intéressant ».