En direct de San Francisco - Le marché de l'informatique est aujourd’hui envahi par une ruée de start-ups qui proposent de mieux suivre les applications, les données, les sites web, les serveurs et les réseaux. Ces outils de surveillance, même s'ils fournissent des données sur les différents événements d’un système IT, ne peuvent pointer certains problèmes inhérents à des plates-formes comme Docker. « Hier, les administrateurs devaient gérer de 10 à une centaine de serveurs physiques, aujourd’hui certains sont passés à des milliers d’instances. Hier, mes déploiements étaient statiques avec des serveurs et des VM, aujourd’hui on est passé à des environnements plus dynamiques avec des containers et des microservices. On est donc passé dans un mode dynamique pour le monitoring », nous a indiqué Olivier Pomel, CEO et cofondateur de Datadog. Fondée en 2010, cette start-up basée à New York nous a accueilli dans les locaux de son principal investisseur, Index Ventures, à San Francisco.

Les outils mis en place pour le suivi des précédentes architectures (Tivoli, OpenView, Patrol…) n’ont plus leur place aujourd’hui pour gérer les dernières plates-formes web (monitoring de Docker dans AWS par exemple), a affirmé le CEO. Datadog, comme son concurrent Scout, permet de créer des tableaux de bord et des données globales pour remonter les informations collectées par ses agents connectés aux API des apps, services et containers. Datadog recueille les métriques sur l'utilisation du CPU, la mémoire et les E/S pour tous les conteneurs en cours d'exécution dans le système. Il est en outre possible d’obtenir des données sur les containers en cours d’exécution ou stoppés, ainsi que le nombre de containers Docker. La vue du tableau de bord permet de créer des graphiques pour une métrique ou un ensemble de mesures sur l'ensemble du déploiement ou regroupés par hôte ou conteneur. Datadog propose également des alertes via une fonctionnalité baptisée Monitors qui permet de définir des seuils pour divers paramètres. Enfin, en utilisant l'onglet Metrics Explorer, il est possible de faire des agrégations avec certaines mesures pour aider à déboguer des problèmes ou des informations spécifiques.

Nous proposons aujourd’hui un seul produit, Infrastructure Monitoring, mais nous travaillons sur d’autres solutions à venir, nous a indiqué le CEO. « Le web rend plus facile la décentralisation pour le monitoring de services très différents » a ajouté Amit Agarwal, chief product officier. « ServiceNow, Splunk, toutes ces solutions présentent les mêmes tableaux de bord au final même si elles ne sont pas spécialisées sur les mêmes choses à l’origine », a souligné le dirigeant. Datadog utilise des agents open source pour travailler et se connecter aux services, applications et containers. Toutefois, ils ne sont pas obligatoires. « Nous pouvons faire autrement, mais c’est moins facile. » DataDog coûte 18 $ par serveur ou instance par mois. « Nous n’avons pas développé cette solution de monitoring pour qu’elle soit cheaper mais pour apporter des fonctionnalités avancées afin de suivre des processus complexes », a précisé Amit Agarwal. Parmi les concurrents de Datadog, on peut citer Scout ou Sensu Monitoring Framework.

Précisons enfin que Datadog possède des bureaux à Boston (50 personnes), en plus de son siège à New York (une centaine de salariés), et a ouvert une annexe à Paris pour recruter des talents (une cinquantaine à terme).« Nous éprouvons des difficultés pour installer des développeurs français aux États-Unis, certains ont même dû repartir faute de visa adéquat », a précisé le CEO.