Sur un marché de la sauvegarde dominée par des acteurs historiques comme Veritas, lancé en 1983 et spécialisé à l’origine dans les solutions Oracle, ou Veeam Software, créé en 2006 pour travailler avec les machines virtuelles de VMware, la start-up Datos IO entend accompagner la prolifération des applications cloud et des architectures distribuées. « On assiste aujourd’hui à la même rupture pour le back-up avec le cloud que lors de la généralisation des machines virtuelles et de l’émergence de Veeam », nous a expliqué Tarun Thakar, CEO et cofondateur de Datos IO. Cette société ne nous est pas totalement inconnue puisque nous avions déjà rencontré l’équipe l’an dernier lors de notre précédent tour des start-ups pour parler de sa solution de back-up fractionnée RecoverX, aujourd’hui dans sa version 2.5.

RecoverX travaille avec les principales bases de données distribuées du marché. Couchbase est en cours de portage.

Par rapport à la 2.0, sortie en mai dernier, cette mouture 2.5 apporte la restauration granulaire, ce qui est plus rapide que la récupération d'une table ou d'une base de données dans son intégralité. Tarun Thakar a précisé qu’il fournirait également une récupération incrémentielle et en continu, indiquant que les deux réduisent les temps de récupération en minutes et minimisent les besoins de stockage. Rappelons que pour travailler avec les différents environnements, RecoverX fait appel à de petits agents (Listeners) sur des nœuds qui assurent en fait le travail de déduplication et de streaming des donnés sur des appliances physiques ou sur les clouds partenaires (AWS et Google Cloud Compute).

La solution de back-up de Datos IO est née pour le cloud. 

Plus de sécurité avec la 2.5 

Pour se différencier sur le marché, Datos IO met en avant sa capacité à travailler avec plusieurs flux de données en parallèle, avec 3 à 4 copies des données. Bien qu'elle sauvegarde des bases distribuées, la start-up indique que ses clients souhaitent que leurs données soient sauvegardées et restaurées de manière granulaire dans un seul datacenter. RecoverX 2.5 apporte également des fonctionnalités de sécurité, avec la prise en charge du chiffrement TLS / SSL, des certificats X.509, de l'autorisation LDAP et de l'authentification Kerberos. Trois à six mois de développement sont nécessaires pour supporter de nouvelles sources de données. « Nous devons encore terminer le support de Couchbase et de MySQL », précise le dirigeant. Et une solution Datos IO as a Service est même attendue en 2018, tout comme une intégration avec DataDog pour mieux suivre les containers.

L'interface de RecoverX permet de suivre le débit de la sauvegarde. 

Trois évolutions technologiques importantes favorisent aujourd’hui l’essor de la jeune entreprise, selon son CEO. Le passage des applications monolithiques aux microservices, les logiciels on premise qui glissent vers le multicloud, et le stockage scale-up qui file vers l’elastic compute storage. « La sauvegarde n’est pas un nouveau phénomène mais elle suit l’évolution des applications et les nouveaux usages. Le multicloud est devenu une réalité. Datos IO redéfinit  simplement le back-up à l’ère du cloud », nous a indiqué le dirigeant. Le back-up est toujours nécessaire pour garantir la sécurité des données mais également permettre aux développeurs de travailler sur les données brutes de l’entreprise.

Objectif 100 millions de dollars en 2020 

Un an après notre première rencontre, la jeune pousse est passée de 20 à 40 personnes et a déménagé dans des locaux plus grands et plus confortables. Et la quantité de données sauvegardée et protégées est passée de 0,5 à 2 Po. « 60% de nos clients sont dans le cloud public avec des bases de données comme Cassandra et MongoDB » qui peuvent aussi être utilisées on premise. On peut citer parmi les clients T-Mobile, Macy’s, Expedia, The Home Depot (microservices avec une base Cassandra sur Google Cloud), mais aussi CA Technologies. Parmi les récents investisseurs de Datos IO, il est intéressant de noter l’arrivée de Cisco et NetApp. Un soutien de poids pour la jeune pousse qui ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars en 2022.