Si l’évènement Dell Technologies World fait la part belle à la brique infrastructure de l’AI Factory, Michael Dell n’a pas oublié le volet écosystème. « Nous sommes au carrefour d’une nouvelle ère des IA factories avec des acteurs comme Coreweave, ServiceNow et Mistral » a expliqué le dirigeant dans son discours inaugural. L’occasion pour lui de rappeler une tendance de plus en plus forte dans les entreprises : faire tourner leurs applications IA sur site.

Des modèles et des agents IA disponibles sur site

Dans ce cadre, plusieurs annonces de partenariats ont porté sur le portage de modèles d’IA en local. Ainsi, Gemini de Google est maintenant accessible sur les serveurs PowerEdge XE9680 and XE9780. De son côté, le français Mistral AI propose son modèle Le Large et Le Chat en local. La vague sur les agents IA est aussi adressée avec la prise en charge sur site de plusieurs offres. C’est le cas de North de Cohere présenté en janvier dernier avec pour ambition de créer des agents IA métiers dans les domaines financier, RH, service client et informatique. Il est aussi question de création d’agents à travers le LLM Llama 4 de Meta ou de la plateforme Work AI de Glean.

La question des agents IA est clairement l’avenir pour Dell comme le souligne John Roese, CTO de Dell Technologies, mais aussi en charge de l’IA. « Nous n’en sommes qu’au début, mais cela avance extrêmement vite ». Il ajoute, « nous avons vécu une première étape où l’objectif des modèles et des systèmes d’IA étaient de vectoriser les données des entreprises et permettre d’y accéder facilement. Mais les agents IA vont au-delà en s’intéressant à une autre source de valeur de l’entreprise, les compétences ». Pour le responsable, « la plupart des agents vont utiliser, dans de nombreux cas, de petits modèles de langage, plus optimisés pour des compétences spécifiques ». Ce qui est nouveau estime John Roese, « ce sont les structures de données des agents qui comprennent des bases de connaissances, des graphes permettant de savoir ce qu’ils savent et ce qu’ils apprennent, … ».

Trouver les bons protocoles pour les agents IA

La question de l’interopérabilité est cruciale. « Je viens de passer trois mois à travailler avec mes homologues de la plupart des plus grandes entreprises technologiques de la Silicon Valley, pour essayer de développer une norme de facto pour que les agents travaillent ensemble », glisse le Chief AI Officer de Dell. En début d’année, il n’y avait pas de protocole pour assurer cette interopérabilité, puis plusieurs protocoles open source sont apparus comme MCP (model context protocol) promu par Anthropic. « c'est devenu un protocole de facto assez agréable pour accéder aux outils et aux données, mais il ne gère par le fonctionnement inter-agents ». Récemment Google a présenté Agent 2 Agent (A2A), « Il est utile, mais ce n'est pas un protocole complet. Il s'agit en fait d'un moyen pour deux agents appartenant à des sociétés différentes de se parler. Mais, Il ne résout pas le problème de la communication entre deux agents d'une même entreprise » note le dirigeant. Il y a aussi le travail du MIT autour du protocole Nanda, qui « s’apparente au DNS pour fixer une carte d’identité des agents et savoir où il est et ce qu’il fait », précise-t-il.

John Roese, CTO et responsable de l'IA chez Dell Technologies insiste sur la mise en place de protocole d'interopérabilité pour les agents IA. (Crédit Photo: JC)

Toutes ces initiatives ont besoin d’être complétées, mais pour John Roese, « d’ici le second semestre de cette année, nous aurons une norme de facto montrant ainsi aux entreprises la capacité de gérer cette problématique ».  Le responsable travaille pour essayer d’orchestrer l’ensemble des projets et de trouver des terrains communs, « par exemple, nous avons réussi à nous entendre sur l’utilisation d’Open Telemetry. Cela semble être une chose mineure, mais si nous présentions tous notre télémétrie différemment, ce serait un désastre ».