Onze associations du numérique représentant autant les grandes entreprises utilisatrices (Cigref) que les fournisseurs (AFNUM, Cinov, SELL...) ont décidé d'interpeler tous les candidats à l'élection présidentielle 2022. Créant une plate-forme commune, Convergences Numériques 2022, ils ont publié un manifeste et, dans les pages du quotidien Le Mondeune tribune commune « Pour un numérique durable, responsable et de confiance ». Outre la crise climatique, le numérique est en effet l'un des grands absents des premières prises de positions et ébauches de programmes des candidats putatifs ou déclarés.

« Depuis maintenant plusieurs décennies, trop de retards ont été pris, en France et en Europe, par absence de vision, par déficit de compréhension, par défaut de courage, ou encore - et trop souvent ! - par simples mais coupables atermoiements » dénoncent les signataires de la tribune. Depuis le Plan Calcul du Général De Gaulle puis le développement de Transpac sous Valéry Giscard d'Estaing, les grands programmes publics de développement de l'informatique et des télécommunications sont en effet rares, souvent modestes. Les grands fournisseurs américains (éditeurs de logiciels, cloud providers, GAFA...) dominent le marché. Au niveau européen, Gaïa-X s'embourbe au lieu de répondre efficacement à cette domination américaine. La démarche de Convergences Numériques 2022 pourra-t-elle réveiller les consciences de politiciens obsédés par des sujets comme l'immigration ?

Six sujets sont abordés par Convergences Numériques 2022 dans son manifeste : l'inclusion numérique, l'éducation et la formation, la transition écologique, la transformation de l'économie, la cybersécurité et l'autonomie stratégique. Sur chacun de ces sujets, le manifeste amène plusieurs propositions concrètes que n'importe quel candidat pourrait reprendre. Et, cette fois, c'est un plagiat qui serait bienvenu et accueilli avec joie par les auteurs.