Dès le 1er décembre, là où Internet est censuré, Psiphon permettra de contourner les pare-feu gouvernementaux. Ce logiciel a été mis au point par une équipe de chercheurs canadiens : politologues, développeurs et hackers. Simple d'usage, difficile à détecter, il semble posséder les qualités qui manquent habituellement aux logiciels anti-censure. Psiphon fonctionne selon un principe original : dans un pays non censuré, un internaute « parrain » crée un proxy - serveur gardant en mémoire une partie des sites Internet mondiaux. Il donne l'adresse de ce proxy à quelques amis internautes, vivant dans un pays censuré. Ces internautes peuvent alors accéder à certains sites, à travers ce proxy. L'accès aux sites censurés est facile : le logiciel ne requiert aucune installation. Il ne laisse aucune trace sur la machine qui a servi à la consultation, si l'on efface l'historique du navigateur. Pour le gouvernement censeur, Psiphon est difficile à détecter : il utilise le port 443, via une connexion cryptée SSL. Impossible de bloquer ce port, cela interdirait bon nombre de transactions commerciales, banquières, et financières. Pour bloquer Psiphon au cas par cas, les censeurs devront repérer et bloquer des milliers de « serveurs parrains », qui devraient se constituer dans les mois à venir. Malheureusement, rien ne garantit que la quarantaine de pays fortement impliquée dans la censure ne trouvera jamais de parade technique.