Le Linux Phone Standards Forum vient de publier un ensemble de spécifications pour développer des combinés téléphoniques compatibles sous Linux. Fort d'une vingtaine de sociétés membre, LiPS est né fin 2005 du constat suivant : non seulement la profusion de systèmes d'exploitation sur les téléphones mobiles est un handicap pour l'écriture de logiciels applicatifs, mais elle freine aussi le développement du marché des combinés intelligents, alias smartphones ou GSM/PDA. L'initiative de LiPS est bienvenue sur un marché où la présence de Linux sur un téléphone ne rime pas avec comptabilité et où Symbian, OS propriétaire, anime 70% des GSM/PDA vendu l'an dernier. Or, les 20% de parts du marché des GSM/PDA attribuées à Linux en 2006 par le Gartner Group ne constituent pas un ensemble technologique cohérent. Pourtant, Linux est la seul alternative crédible à Symbian qui règne sur les smartphones tel Windows sur la micro : l'an dernier, selon le Gartner group, Symbian OS a équipé 70% des 72,9 millions de GSM/PDA livrés (+50%). Microsoft, Palm OS et autres RIM se partagent les 10% restants. Mais Symbian a quelques défauts rédhibitoires : il est fermé et le capital de son éditeur est détenu à 48% par Nokia. Si l'on est un opérateur comme France Telecom/Orange, ou un fabricant asiatique, seule la plateforme Linux permet de résister à Symbian. Si Nokia et les autres grands fournisseurs actuels de téléphones mobiles sont absents de LiPS, on trouve parmi ses fondateurs France Telecom/Orange et des Chinois pleins d'allant. La Chine, allergique aux copyrights occidentaux, est le pays le plus avancé dans l'implantation de Linux sur des GSM/PDA. Quant à France Telecom/Orange, il doit être l'opérateur qui entretient l'éclectisme le plus actif. Très présent dans LiPS, il propose aussi des combinés tout aussi bien sous Symbian 60 que sous Windows Mobile.