« Quand une révolution tech éclate, on veut en faire partie. Il y a 25 ans, la révolution s’appelait internet, et on était là. Aujourd’hui, elle s’appelle intelligence artificielle, et on est bien décidés à être là aussi », explique en préambule Xavier Niel, fondateur du groupe. Il ajoute « pour peser dans le marché de l’IA, il faut de la puissance de calcul. Pour avoir de la puissance de calcul, il faut des supercalculateurs. Et pour avoir des supercalculateurs, il faut investir. Investir massivement. ». Pour cela, le groupe compte s’appuyer sur l’existant, à savoir sa filiale Scaleway. Ainsi, Iliad a fait l’acquisition du DGX SuperPOD de Nvidia équipé des serveurs DGX H100. Pour mémoire, ces deniers reposent sur une paire de processeurs Intel Xeon Sapphire Rapids (56 coeurs) avec jusqu’à huit cartes Tensor Core H100. 

Le DGX SuperPOD entraînera les LLM jusqu’à quatre fois plus rapidement que les calculateurs utilisant des versions d'accélérateurs antérieurs, précise Iliad dans un communiqué. Ce système est installé au cœur du data center n°5, situé en région parisienne. Si cet investissement représente une première étape, le groupe a pour ambition « d’accroître à court terme la capacité de calcul disponible pour ses clients ». Pour ceux qui voudraient entraîner des modèles plus petits et plus ciblés, ils pourront se tourner vers une autre offre composée de deux systèmes DGX H100 interconnectés est déjà disponible.

Le DGX SuperPOD de Nvidia équipé des serveurs DGX H100. (Crédit : Alexis Anice)

Un laboratoire de recherche en IA doté d’une enveloppe de 100 M€

En parallèle, le groupe a annoncé la création d’un laboratoire de recherche d’excellence en intelligence artificielle à Paris, déjà doté à plus de 100 millions d’euros. Une équipe composée de chercheurs est déjà constituée, ces derniers ayant déjà, par le passé, contribué à la recherche dans le domaine de l’IA. Le laboratoire s’appuiera donc sur le supercalculateur Nvidia et aura pour « principale mission de contribuer à la construction et la démocratisation d’une intelligence artificielle générale ». Il s’agira notamment de faire profiter tout l’écosystème IA (organismes publics et privés, entreprises et institutions non-lucratives) d’avancées significatives dans le développement et l’optimisation de modèles d’IA, mais aussi de former des chercheurs, notamment à travers l’accueil d’étudiants en thèse CIFRE (dispositif des Conventions industrielles de formation par la recherche). Ce laboratoire doit également apporter plus de transparence quant à la compréhension des technologies d’IA par les institutions, les entreprises et le grand public. À noter qu’il sera présidé par Xavier Niel.

Enfin, une conférence sur l’intelligence artificielle est prévue le 17 novembre à Station F et donnera la parole aux acteurs clés de l’industrie en présence de Xavier Niel. Pour ce dernier, il s’agit de remettre sur la table la question de la souveraineté. « Nous voulons – et nous pouvons – créer un champion européen de l’IA. C’est une question de souveraineté : pour protéger nos données, on a besoin de plateformes implantées sur notre territoire. Seulement, il ne suffit pas de faire émerger un champion, mais tout un écosystème français ». Un exercice ambitieux dans un secteur où les GAFAM investissent massivement dans leur infrastructure (différentes instances dédiées à l'IA) et à la multiplication des partenariats ou de prises de participations (jusqu'à 10 Md$ pour Microsoft dans OpenAI et jusqu'à 4 Md$ pour Amazon dans Anthropic).