CIO : Quel est aujourd'hui le périmètre des intérêts du DynsClub, le club des utilisateurs de Microsoft Dynamics en France ?

Didier Artus : Notre périmètre comprend tout ce que Microsoft appelle « l'écosystème Dynamics 365 ». Historiquement, il s'agissait de Dynamics 365 (ex-Axapta ERP et CRM) et de Dynamics 365 Business Central (ex-NAV). Mais ces offres sont aujourd'hui enrichies de nombreux modules verticaux (pour l'industrie, la distribution...) et horizontaux (gestion des talents...).

Surtout, il y a les briques et sujets technologiques associés à ces offres. Il y a bien sûr le cloud Azure mais aussi Power Platform (ex-Power BI), Flow (RPA, pour automatiser les tâches), Power Apps (low code) sans oublier l'IA et l'utilisation en réalité mixte d'Hololens. L'écosystème Dynamics s'est considérablement accru depuis trois ans.

Intégrez-vous Office365 à vos préoccupations ?

Nous sommes amenés à nous en occuper à cause des nombreux liens et connecteurs entre les différentes offres Microsoft. Par exemple, il est possible de pousser un rendez-vous pris dans Dynamics vers Outlook. Et, au départ, Flow et PowerApp sont des briques Office365.

Où en est le DynsClub en tant qu'association ?

Notre association continue de croître et regroupe aujourd'hui 130 entreprises, soit environ 300 individus. La cotisation de base de 1000 euros/an permet de faire participer deux collaborateurs. Une cotisation de 2000 euros/an permet la participation d'autant de collaborateurs que l'on veut.

Les profils de nos adhérents sont très variés, comme la clientèle des solutions Dynamics. Business Central est plutôt destiné aux entreprises de 50 à 300 collaborateurs tandis que les autres produits doivent satisfaire de plus grandes entreprises. Quasiment tous nos membres sont du secteur privé mais il n'y a pas de très grands comptes, Microsoft leur destinant le programme Customer Success qui remplace les échanges que l'on peut trouver dans un club.

Quelles sont d'ailleurs vos relations avec Microsoft ?

Nos relations sont bonnes mais pas assez régulières et étroites à notre goût. Microsoft nous reconnaît comme le club des utilisateurs des solutions Dynamics mais nous avons en fait assez peu d'échanges et d'interactions. C'est l'un de nos manques, sans doute.
La stratégie de Microsoft est décidée aux Etats-Unis et les équipes situées en France ont peu de poids. Nous recevons donc de l'information mais nous ne pouvons pas avoir une réelle influence.

Quelles sont les activités du club ?

Bien entendu, nous avons un site web avec des espaces de partage de documentation, un forum de discussion, etc. Cela permet des échanges directs entre les membres, ce qui est tout de même la priorité d'un club comme le nôtre : faciliter les échanges entre entreprises ayant des questions similaires, notamment une qui débute et une autre qui a résolu ses problèmes.

Historiquement, nous avons trois sections correspondant aux trois lignes traditionnelles de produits. Chacune organise quatre réunions par an, à Paris, dont les contenus sont ensuite mis à disposition en ligne pour les adhérents de province ne pouvant pas se rendre à Paris. Et nous avons évidemment la Journée des Utilisateurs pour tous les adhérents, une fois par an, la prochaine ayant lieu dans un mois.

Nous voulons être une assistance dans les usages du quotidien. Si les échanges entre membres ne suffisent pas, nous orientons le cas échéant vers un prestataire adapté. Et, surtout pour les membres de province, nous organisons des réunions flash en ligne (des sortes de webinars).

Quelles tendances voyez-vous dans l'écosystème de Dynamics ?

Il y a une évolution importante tant technologique que fonctionnelle. Et, pour Microsoft, ce n'est plus un produit un peu à part dans sa gamme mais bien une brique essentielle de la stratégie autour de l'offre métier.

La migration vers le cloud est une tendance forte, Microsoft pousse fortement vers Azure. C'est un vrai sujet technologique car, jadis, les utilisateurs avaient tendance à développer de nombreux spécifiques qui peuvent avoir des difficultés à basculer dans le cloud. C'est aussi un sujet tarifaire, les utilisateurs devant basculer du modèle licence et maintenance au modèle à la souscription. Mais la question n'est plus de faire ou de ne pas faire la bascule mais bien comment faire.

Cependant, il faut noter que Microsoft n'a jamais annoncé de retrait de l'offre on premise. Elle continue son développement et son évolution, parfois avec un décalage pour les innovations ou sans quelques fonctions disponibles uniquement sur el cloud (comme Flow par exemple).

Dans un mois, ce sera donc la Journée des Utilisateurs. Que vont y trouver les utilisateurs de Microsoft Dynamics ?

Cette journée rassemble tous les membres utilisateurs mais aussi les partenaires de l'écosystème. C'est le seul événement en France à être entièrement dédié à Microsoft Dynamics 365. Outre aux interventions en plénière, cette année sur le thème de l'expérience client à 365°, les participants vont pouvoir assister à douze ateliers. Dans chacun, une entreprise témoignera de ses usages aux cotés de son partenaire, en effectuant un bilan et en racontant les difficultés rencontrées. Il s'agit d'un vrai partage d'expérience.

Quels sont les prochains défis pour le DynsClub ?

Nous voulons développer les contenus digitaux pour mieux servir nos membres qui ne peuvent pas toujours se déplacer à Paris. Nous allons aussi devoir modifier l'organisation du club pour épouser la nouvelle structuration de la gamme de produits de Microsoft. En 2019, nous avons couvert trois fois le même sujet, celui de Power BI, une fois dans chaque section. Les sujets sont, on le voit, de plus en plus communs et il y a moins de silos.