Au fil des renouvellements, les Belges verront leur carte d'identité nationale s'orner d'un nouvel élément : une carte à puce. Un peu moins de 100 000 citoyens en sont aujourd'hui équipés, surtout au travers de l'expérience pilote menée dans 11 communes depuis la mi-2003. Mais, la généralisation est en cours, le gouvernement belge ayant voté l'extension du projet - baptisé Belpic - en 2004. Les quelque 600 communes que compte le pays sont en voie d'équipement.
Schématiquement, après demande de renouvellement, le citoyen reçoit une convocation lui demandant d'aller retirer sa carte ainsi que deux codes : un pour l'activation de la carte lors de son retrait, l'autre (à quatre chiffres) qui sert de sésame au certificat que renferme la puce. Ce dernier peut dès lors servir à authentifier le citoyen lors d'actes effectués dans une administration ou sur le portail gouvernemental. Dans ce dernier cas, il doit disposer d'un lecteur de carte à puce connecté à sa machine. Un facteur de blocage en raison du faible taux d'équipement en périphériques de ce type, même si ce matériel ne coûte que quelques euros, comme le font remarquer les responsables du ministère de l'Intérieur belge. Du côté de l'administration, le système repose sur l'exploitation du registre national, une base de données centralisée répertoriant tous les citoyens via un numéro unique et résidant sur les mainframes Gcos du ministère de l'Intérieur. Cette pièce centrale du dispositif héberge toutes les informations pour les différentes administrations, créant un référentiel unique de données pour chaque personne.
D'un montant de 20 millions d'euros, le volet infrastructures (adaptation du registre national, ouverture de ce registre aux accès Web et aux serveurs d'applications, réseau sécurisé entre les communes et les serveurs centraux, déploiement du matériel et formation du personnel dans les communes) a été confié à la SSII française Steria. « Un montant relativement faible dans l'économie du projet », selon Luc Vanneste, directeur général du ministère de l'Intérieur belge. Selon lui, la majeure partie des investissements touche la production des cartes et celle des certificats, confiée respectivement à Zetes et Certipost. Des opérations que Luc Vanneste chiffre à 10 euros par citoyen. Environ la somme que débourse chaque belge désireux de renouveler sa carte d'identité.