Le 15 septembre 2020, l’Edec Fibre optique a présenté les résultats de ses travaux lancés en 2016. Cet engagement de développement de l'emploi et des compétences (Edec) - signé entre le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, les branches professionnelles (FFB, FNTP, UIMM, HumApp), les fédérations professionnelles membres d’Objectif Fibre (FFIE, FFTélécoms, FIEEC, InfraNum, SERCE) et les opérateurs de compétences Constructys, OPCO2i et AKTO - a permis à la DGEFP (Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle) d’accompagner les acteurs de la filière sur le volet RH du plan France Très Haut Débit. Selon le rapport, la filière va générer de forts besoins en compétences estimés à 27 000 personnes d'ici 2022. Pour répondre à une telle demande, des mesures de soutien au recrutement et à la formation doivent être déployées afin d’assurer une moyenne d’environ 7 000 recrutements par an jusqu'en 2023.  

Répondre à la hausse du nombre d'abonnés raccordés

Comme le précise son président, Marc Leblanc, l’Edec Fibre Optique a permis de mobiliser la filière sur les problématiques d’emploi et de formation. Dans ce contexte, il lui apparaît important de conserver cette dynamique pour poursuivre l’accélération des déploiements et trouver des spécialistes de ses solutions. Et ce d’autant plus que les infrastructures numériques, et notamment la fibre optique, répondent aux usages (télétravail, télémédecine…) qui ont émergé avec la crise sanitaire. « On fait face à une augmentation de 7 à 8,3 millions d’abonnés à la fibre au 1e semestre 2020 », a souligné Marc Leblanc, dans un communiqué. Il serait donc opportun de repenser et de renforcer les outils d’acquisition des compétences associées au raccordement client, préconise-t-il. 

 

En 2022, près de 27 000 personnes seront mobilisées pour déployer la fibre optique en France. (Crédit photo : Objectif Fibre) 

Actuellement, les profils recrutés seraient souvent en deçà des niveaux souhaités, pointe le document. De plus, malgré les formations éventuellement reçues par les demandeurs d’emploi, certaines compétences techniques de base manqueraient, de même que certains savoir-être, comme la motivation. Le raccordement final exige une compétence relationnelle qui n’est pas aisée à identifier et à faire acquérir, souligne l’Edec Fibre Optique. A cela s’ajoute des problématiques d’adéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché. Sans compter les référentiels trop lourds des titres professionnels et, dans une moindre mesure, du CQP (certificat de qualification professionnelle) par rapport aux besoins plus directs de professionnalisation. Même constat pour la formation en alternance, avec des installateurs en manque de tuteurs, du fait du plafonnement du nombre d’alternants possibles par maîtres d’apprentissage. Enfin, Objectif Fibre note également que la formation n’est pas toujours bien localisée au plan géographique.

Aider la filière à se reconvertir

Outre ces problématiques, la diminution des recrutements dès 2025 fait également partie des enjeux forts de la filière que ce soit pour l’emploi des personnes concernées mais également pour la montée en puissance d’autres activités. Afin de réussir une reconversion vers ces relais de croissance, le groupe de travail recommande de mener dès à présent une étude prospective technique et économique approfondie. La création d’un deuxième Edec dédié aux infrastructures numériques dans leur ensemble est également préconisé.