Peu d'études avaient encore été menées en France pour prendre le pouls de l'impact de l'IA dans les entreprises privées et sa perception par les salariés. L'institut de sondage OpinionWay, dans une étude commandée par Slack, s'est penchée sur le sujet en interrogeant plus de 2 200 personnes dans des entreprises du secteur privé du 7 au 12 juin 2023, incluant aussi bien des employés (cols bleus) que des cadres (cols blancs). « Tous ceux qui travaillent disent que l'IA est une amélioration de productivité pour eux personnellement », a fait savoir Nicolas d'André, directeur général de Slack en France à l'occasion d'une conférence de l'éditeur à Station F à Paris ce matin. « L'IA générative marche car elle va leur enlever des tâches à faible valeur ajoutée pour se focaliser sur des choses plus intéressantes et pertinentes, il y a un vrai sujet sociétal derrière cela. On va confier 20 % des tâches quotidiennes à l'IA générative ».

Parmi les principaux enseignements de l'enquête, il ressort cependant quelques divergences d'appréciation entre les deux populations interrogées. Alors que 63 % des cols blancs déclarent être plus productifs grâce à l'IA, moins de la moitié des cols bleus (48 %) sont aussi d'accord sur ce point. Il ressort aussi que 73 % des cols blancs déclarent que l'IA est la technologie la plus efficace pour gagner du temps versus 64 % des cols bleus. Le temps gagné grâce à l'IA dans leur semaine atteint 6h en moyenne pour les premiers contre 5h pour les seconds. « A rebours des a priori, les actifs sont plutôt enthousiastes et pensent que l'IA représente une avancée majeure pour la société française, c'est l'opinion de 70 % des cols blancs et 62 % des cols bleus », indique par ailleurs l'étude.

Travailler mieux ou moins avec l'IA, une question de point de vue

L'IA est-elle en mesure de réaliser l'ensemble des taches de chaque salarié ? Ce n'est en tout cas pas pour demain à en croire les avis des travailleurs français : « 19 % des tâches des cols blancs peuvent être réalisés par l'IA pour qu'ils puissent se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée », indique l'enquête. Et si 66 % des cadres et 52 % des employés pensent que l'IA est la meilleure technologie pour se concentrer sur les missions à valeur ajoutée, peut-elle les aider à travailler autrement ? « Il y a une réaction populaire aux Etats-Unis d'utiliser l'IA pour être plus productif et savoir comment je vais pouvoir travailler plus pour mon employeur, alors qu'en France c'est plutôt de l'utiliser pour trouver le moyen de travailler moins », a souligné non sans malice Cal Henderson, CTO et co-fondateur de Slack...