L’annonce est de taille. Doctolib réalise une levée de fonds record de 500 millions d’euros, propulsant la start-up française au 1er rang des licornes avec une valorisation à 5,8 milliards d’euros. Elle détrône ainsi BackMarket, jusqu’à alors valorisée à 5,1 milliards d’euros. Ce financement, réparti en fonds propres et en dette (le pourcentage n’a pas été précisé) devra « permettre de renforcer les actions au service des soignants et de l’accès aux soins pour tous » précise Stanislas Niox-Château, directeur général et co-fondateur de Doctolib. Pour ce tour, l’entreprise a choisi de se tourner vers deux de ses investisseurs historiques, Eurazeo et Bpifrance, afin de garder une certaine souveraineté. Avec un modèle économique qui repose exclusivement sur l’abonnement des professionnels de santé à ses services, la start-up en est à sa huitième levée de fonds depuis sa création en 2013. Elle poursuit un objectif clair : devenir une référence autant pour les patients que pour les professionnels de santé dans les années à venir.

L’entreprise, qui compte aujourd’hui 2 500 collaborateurs veut plus que doubler ses effectifs. (Crédit : Doctolib)

Grâce à ce financement, l’entreprise veut créer 3 500 emplois (700 postes sont déjà ouverts pour 2022), dans 30 villes en France, en Allemagne et en Italie sur les 5 prochaines années. Implantée depuis peu en Italie à la suite de l’acquisition de Dottori.it, acteur majeur de la prise de rendez-vous médicaux en ligne en Italie, Doctolib veut embrasser le marché européen. A ce jour, « plus de 60 millions d’Européens prennent rendez-vous et gèrent leur santé via Doctolib, en toute sécurité » précise la firme dans un communiqué.

Devenir une référence sur le marché européen

Touchant plus de 13% du marché européen, Doctolib permet à ce jour de trouver un professionnel de santé, prendre un rendez-vous médical en ligne, effectuer une téléconsultation ou encore gérer sa santé et celle de ses proches. L’entreprise compte aller plus loin en créant des services supplémentaires, comme « le partage d’ordonnances dématérialisées, ou une messagerie avec leurs professionnels de santé ». Cette dernière, prévue pour 2022, sera sans frais et offrira aux soignants la capacité de communiquer entre eux de façon sécurisée. En France, près de 90% des utilisateurs de Doctolib se trouvent hors des 5 plus grandes villes et 1 utilisateur sur 5 de Doctolib a plus de 55 ans, estime Stanislas Niox-Château. En ce sens, la pépite française veut renforcer l’accessibilité de ses outils et sa présence dans tous les territoires.

Stanislas Niox-Château est directeur général et co-fondateur de Doctolib depuis 2013. (Crédit : Doctolib)

Avec un fichier regroupant 300 000 personnels de santé répartis sur tout le territoire et touchant à toutes les spécialités (plus de 60 000 médecins libéraux, 8 000 kinésithérapeutes, 13 000 dentistes…), l’entreprise veut s’attaquer aux hôpitaux. « Déjà 250 hôpitaux publics sont utilisateurs de Doctolib dont 50% des CHU » ajoute son directeur général. Elle prévoit également de développer des logiciels médicaux et administratifs pour les cabinets. Sa dernière acquisition en date, Tanker, spécialisé dans le chiffrement, en janvier dernier, est un atout de taille pour garantir à ses utilisateurs des standards en matière de sécurité et de confidentialité des données. Doctolib annonce par ailleurs avoir renforcé ses équipes d’experts en cybersécurité en 2021.