LMI. Vous avez pris la présidence de Numica en mars dernier, comment s'est passé votre nomination ?

Christophe Testi. Cette nomination s'est faite de manière un peu particulière, lors de la dernière assemblée générale en mars en visioconférence. C'est une reconnaissance après avoir participé au bureau pendant 4-5 ans. Numica a une présidence tournante tous les ans et j'ai succédé à Armelle Lhoir. Lors de cette AG, on était en début de sortie de crise et on a fait intervenir Philippe Bloch qui nous a expliqué le principe de son dernier livre « Ce sera mieux après... sauf si on est trop cons ! » avec beaucoup de thématiques sociétales que l'on a raccrochées à toutes les thématiques IT.

Combien de membres compte Numica ?

Le club présente une centaine de membres avec un ratio de 20% de partenaires sur la Champagne-Ardenne avec une grosse concentration sur le bassin marnais. 

Numica a été construit sur la base d'un Clusir local, est-ce que l'on peut dire la cybersécurité est toujours dans son ADN ?

La cybersécurité fait toujours partie de son ADN avec une grosse connexion au Clusir. On a une commission cyber au sein de l'association avec Jean Eudes Lherbier [responsable adjoint du département des Systèmes d'Information chez Assurance Maladie de la Marne, NDLR] notamment, et les RSSI, avec Anthony Dumais RSSI de Vivescia. On reste en lien avec l'actualité et on a également un de nos partenaires sur Reims avec des talents sur cette thématique là. On a fait un événement sur la cybersécurité en avril dernier et aussi en octobre avec le mois de la cyber. On s'est rapproché aussi de la Gendarmerie qui se structure là-dessus au niveau national et local.

Il y a également d'autres thèmes qui ont été abordés cette année ?

En 2021 on a eu du mal à démarrer, car on a senti une petite érosion des webinars dont un en février sur l'internet des comportements avec notre partenaire Absomod qui a bien fonctionné. En mars on a eu l'AG, plutôt généraliste, avec une vision à court et moyen terme de la sortie de crise avec un conférencier. Le dernier en date a été sur le RPA, un grand format avec un retour en présentiel qui a connu un grand succès avec Automation Anywhere, etc. et des cas d'usage sur des déploiements. On a fait un événement sur l'accélération d'un modèle IT hyper flexible avec tout ce qui est devenu possible pendant cette crise Covid avec le télétravail et l'accroissement de la consommation numérique. Et sur cette fin d'année, on a gardé une thématique sur la dématérialisation des flux des entreprises au travers des points d'entrée de scan et de numérisation. On garde un dernier slot fin décembre soit sur une actualité particulière, soit sur la préparation 2022 avec nos membres et partenaires on s'attache à prendre des thématiques du Gartner ou des vôtres, etc. On a pour ambition non pas de remobiliser, on a quand même eu 40-50 participants sur chacun dans nos webinars et 70inscrits sur 100 membres sur celui à venir, mais de se recentrer sur les besoins et la roadmap 2022.

Comment les membres de Numica ont vécu la reprise en présentiel ?

Pour la grande majorité des membres, on a constaté en septembre le sourire dans les yeux et la joie de se reparler en vrai. Les webinars se sont bien passés, bonne participation, pas trop de déconnexions. Mais les contacts physiques et les échanges, on a beau dire ce que l'on veut, c'est quand même sympa ce côté convivial avec de l'animation. Cela redonne un peu plus de joie de vivre et de travailler.

Comment allez-vous engager 2022 ?

Sur les thèmes on s'attache à prendre ce qui existe, en bureau on se fait une liste de thématiques pour préparer notre dizaine d'afterworks par an et nos deux événements un peu plus longs de 3-4 heures avec la partie start-ups, état de l'art... On va s'attacher à les identifier avec la transformation numérique qui s'est accélérée pendant cette crise, et tout ce qui était impossible l'a été. Sur la partie ambitions, on a vocation à développer l'association, en gardant notre ADN et en s'ouvrant sur ce qui se fait sur le Grand Est. On a échangé par exemple avec le chef de service du numérique de la région Grand Est et du directeur général de Grand E-nov pour mailler nos réseaux sur les différents bassins et valider avec eux des organes tels que les associations Numica ou un institut en cours de création pour valider les thématiques comme l'IT support d'un développement et d'une transition énergétique et industrielle qui sont déjà en cours. Et vérifier que l'on est bien aligné sur les besoins des entreprises de nos bassins. En ce qui nous concerne, on a de l'activité industrielle sur de l'emballage, des Maisons de Champagne, de l'agroalimentaire avec Vivescia et Crystal Union... On s'ouvre aussi en invitant autant que possible les DRH, les DAF, on a cassé les silos en décloisonnant les métiers.

Comment qualifiez-vous la dynamique IT dans la région, ses points forts ou lacunes ?

Les lacunes sont en train de se combler. On constate que l'on a de plus en plus de participants non IT qui assistent aux événements et échanges pour démystifier le côté purement technique de l'IT. C'est de plus en plus stratégique avec de plus en plus de DG, DAF, DRH... c'est une très bonne chose. Sur la partie des besoins en RH, on ressent un besoin sur des cadres en pilotage de projets, car beaucoup se sont réactivés ou subitement déclenchés parce qu'il fallait réagir et pas subir cette crise-là. Donc beaucoup d'accompagnement à la transformation digitale en termes de postes, mais l'aspect technique est également là avec la gestion de stockage, la gouvernance et la thématique autour du juridique et des risques cyber.

Et côté data scientists et data analysts ?

C'est aussi une demande évoquée avec une partie data évidente effectivement. On a énormément de données, pas seulement sur l'aspect stockage, mais aussi sur la notion de coûts. On est assis sur un trésor des données qui nécessite le déploiement d'IA et la mise en place de solutions RPA qui va permettre des gains de temps. Il faudra incontestablement une montée en compétences du personnel IT soit interne ou externe pour traiter ces données et dégager de la valeur ajoutée et accompagner cette transformation numérique qui va s'appuyer dessus.

Un dernier mot pour conclure : 2022 pour vous c'est l'année de la renaissance ou de l'espoir ?

Renaissance cela ne me plaît pas trop. Je dirais la reconnexion. Reconnectons-nous socialement parlant en 2022.