La journée mondiale IPv6 a eu lieu hier et le ministre en charge de l'économie numérique, Eric Besson en tire déjà les enseignements. Dans un communiqué, il indique qu'il va réunir en juillet les opérateurs ainsi que la communauté technique et industrielle de l'Internet en France (Orange, SFR, Free, Nerim, ISOC France, AFNIC et Sagem). L'objectif de cette réunion est de mettre en place un plan d'accélération de la migration vers le protocole IPv6. Pour le ministre, les adresses Internet soutiennent principalement la croissance des services mobiles et des appareils connectés, ainsi que l'essor du e-commerce.

IPv6 doit aussi favoriser le développement d'applications innovantes « qui nécessitent l'accès à un réseau d'objets (domotique, capteurs intégrés, gestion de l'éclairage public et des bâtiments intelligents). Pour donner l'exemple, Eric Besson a annoncé que le futur réseau interministériel de l'Etat sera conçu sur un coeur de réseau haut débit IPv6.

Une nécessaire phase de transition


Si la volonté politique existe dans l'accélération de la migration vers IPv6, sur le terrain les choses vont peut-être aller plus lentement. Ainsi Eric Michonnet, directeur Arbor Networks pour l'Europe du Sud explique : « il existe plusieurs acteurs confrontés à cette bascule mais ils n'ont pas les mêmes impacts. Ainsi, pour les spécialistes du contenu, la migration s'avérera relativement simple. Pour les acteurs du core routing, les équipements ont déjà intégré IPv6 et la mise à niveau du réseau est un investissement raisonnable. Par contre, les opérateurs d'accès vont être obligés de gérer plusieurs problèmes, la complexité des systèmes d'informations, la gestion des adresses entre les particuliers et les entreprises, mais aussi des investissements dans le réseau et les équipements d'accès ».

Il ajoute « les opérateurs vont être obligés dans les 8 à 10 ans qui viennent de fournir les deux stacks IPv4 et IPv6. C'est un peu la double peine pour eux, investir dans l'ancien et le nouveau monde ». Il reste néanmoins optimiste en soulignant que « nous ne sommes plus dans l'expérimentation, mais davantage dans des projets industriels ».