Lancés à l’initiative du ministère de l'Education nationale, les Etats généraux du numérique pour l’éducation visent à tirer les enseignements du recours aux technologies numériques pendant le confinement du printemps 2020, après des résultats décevants observés dans les écoles. En amont de ces Etats généraux, une consultation a été lancée à l’échelle nationale par le ministre Jean-Michel Blanquer auprès de l’ensemble des acteurs de la communauté éducative (élèves, parents, enseignants, personnels d’encadrement, agents, etc.), des collectivités territoriales, des associations et des entreprises partenaires de l’Etat. Les suggestions et pratiques remontées depuis le lancement de cette démarche participative ont conduit à la tenue de journées nationales les 4 et 5 novembre à Poitiers.

À l'arrivée, 40 propositions ont été suggérées afin d'anticiper les réorientations ou l’accélération de la transformation numérique dans les établissements scolaires et de favoriser l’apprentissage des solutions numériques au sein de la communauté éducative. Elles s’articulent autour de 5 grandes thématiques: enseigner et apprendre avec le numérique, garantir un égal accès à l’informatique, travailler ensemble afin de promouvoir une culture IT professionnelle commune, favoriser le développement d’un numérique davantage responsable et mettre en place une autre forme de gouvernance et des outils d’anticipation.  

Passage de la certification PIX pour élèves et professeurs

Le renforcement de la culture technologique dans la formation initiale et continue fait partie des axes étudiés. Dans cette optique, plusieurs pistes ont été évoquées, comme par exemple, l’élaboration d’un référentiel décrivant finement les compétences numériques éducatives professionnelles ou la création d’activités générant de l’interactivité et de la collaboration entre les élèves et les professeurs. Dans la même veine, le passage de la certification PIX pour les professeurs à l’entrée de leur métier et en cours de carrière ainsi que pour les élèves permettrait de  reconnaître, attester et valoriser les compétences numériques et ainsi de garantir la maîtrise d’outils technologiques.

Lors de ces états généraux, des suggestions ont également été préconisées pour repérer la fracture numérique et répondre aux besoins de base des élèves et des familles. Des prêts de matériel ou le versement de primes annuelles pour le corps enseignant aideraient à constituer un socle numérique minimal en matière d’équipement. D’autres actions, comme la mise à disposition d’un  «Pass’ connexion éducation» pour tous associant les opérateurs de téléphonie pourrait également favoriser l’inclusion numérique.

Encourager la mise disposition d'environnements open source

Le ministère de l’Education nationale souhaite également renforcer le travail collaboratif entre les académies et  mutualiser les solutions et les services  IT au niveau national et territorial. La construction d’un socle en open source et la mise à disposition de services dans un environnement ouvert font également partie sujets débattus parmi ces 40 recommandations. On pourra également retenir une série d’éléments tels que le soutien aux laboratoires de recherche ou le lancement de hackathons  avec des entreprises de l'IT pour concevoir des solutions éducatives mieux adaptées. La création d’espaces publics numérisés dans les écoles, des lieux transversaux et accessibles à tous 

Ces premiers axes s’intègrent dans un processus permettant un continuel aller-retour, fait de tests ou de perfectionnements des systèmes existants avec les usagers. Une plateforme collaborative permettra de recueillir les contributions et de mutualiser des initiatives nationales et locales. Le ministre de l’Education nationale reviendra vers  l’ensemble des parties prenantes et des acteurs de l’école pour prolonger ces états généraux du numérique  à travers la mise en place  de concertations ouvertes et de plusieurs groupes de travail pour renforcer cette série d'éléments.