En 2018, 75% des cadres de la fonction finance déclaraient avoir totalement confiance dans l’exactitude des données financières de leur entreprise. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 11% à penser de la même façon, 41% à leur faire relativement confiance et 19% à ne pas leur faire confiance du tout.  C’est une perte vertigineuse de crédibilité révélée par l’étude menée en 2021 par l’éditeur de solutions cloud d’automatisation des processus DAF BlackLine avec le cabinet Censuswide.

L’explication ? 35% des sondés déclarent ne pas connaître les compétences des personnes ayant manipulé les données, 32% s’inquiètent du manque de contrôle et de vérification automatisés de la quantité de plus en plus massive de data traitées et 29%, regrettent la dépendance de leur service à des tableurs et procédés dépassés. En revanche, la grande majorité des répondants (97%) ne considère pas que le télétravail nuise à la qualité des données.

Formation et travail hybride indispensables à l’attractivité

En revanche, il représente un enjeu important pour faire face à un autre défi tout aussi majeur pour les DAF : attirer et retenir de nouveaux candidats. Un tiers des professionnels de la finance et des cadres dirigeants admettent ainsi que l’absence de travail hybride peut décourager certains postulants. Près d’un tiers d’entre eux estiment que les plus jeunes sont aussi rebutés par les technologies et les procédés dépassés (32%) et les conditions de travail peu attractives (30%). Enfin, 32% des répondants insistent sur l’importance pour l’attractivité du métier de la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences, et 26% sur l’enjeu de l'évolution de carrières.

Pour Emmanuel Millard, directeur de la DFCG (Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion) présent lors de la présentation de l’étude, l’évolution de la fonction finance impose en effet le développement de nouveaux savoir-faire. Pour lui, le métier de DAF passe progressivement d’une fonction de gestionnaire comptable à celle de conseiller multicompétence, multifacette qui accompagne la stratégie de l’entreprise. 39% des sondés estiment d’ailleurs indispensable pour leurs futurs responsables financiers de maîtriser la gestion des risques et de connaître les bonnes pratiques financières (37%), et de savoir manipuler et analyser données (31%). L’étude souligne même le potentiel d’évolution vers d’autres fonctions plus stratégiques. 40% des sondés affirment que les anciens employés d’équipes DAF deviennent de bons directeurs d’entreprise.

L’importance des connaissances en data, RPA et même IA

Sans trop de surprise, les expertises dans le numérique, et en particulier autour de la data, s’imposent. 34% des DAF interrogés estiment notamment qu’en plus des qualifications traditionnelles, les candidats doivent disposer de connaissances technologiques en intégration des systèmes financiers, 33% en automatisation robotisée des processus (RPA), 30% en solutions d’automatisation des finances et plus étonnamment, 27% en intelligence artificielle.