IDFA. Derrière cet acronyme, Identifier for Advertisers, se cacherait une véritable boite de Pandore d'exploitation publicitaire des données personnelles des individus. C'est en tout cas ce que pense Noyb, le groupe de défense des droits individuels et des données personnelles créé par Max Schrems, ardent pourfendeur du Safe Harbour et du Privacy Shield. Celui, qui avait dénoncé il y a quelques années le transfert des données d'utilisateurs Facebook de l'Irlande vers les Etats-Unis, a en effet déposé plainte contre Apple en Europe. Plus précisément devant les autorités allemande et espagnole de protection des données personnelles.

« Le système d'exploitation d'Apple crée l'IDFA sans que l'utilisateur le sache ou y consente. Après sa création, Apple et les tiers (par exemple, les fournisseurs d'applications et les annonceurs) peuvent accéder à l'IDFA pour suivre le comportement des utilisateurs, élaborer des préférences de consommation et fournir des publicités personnalisées », explique Noyb.

Des trackers publicitaires illégaux par défaut

En juin dernier, Apple avait annoncé des modifications concernant IDFA pour iOS 14, ce qui n'a apparemment pas suffi à refroidir les ardeurs de Noyb et de Max Schrems à défendre les intérêts personnels des utilisateurs envers une quelconque exploitation de leurs données sans leur consentement. « Nous pensons qu'Apple a violé la loi avant, maintenant et après ces changements. Avec nos plaintes, nous voulons faire respecter un principe simple : les trackers sont illégaux, sauf si un utilisateur y consent librement », a expliqué Stefano Rossetti, avocat spécialisé dans la protection de la vie privée chez noyb.eu. « L'IDFA ne devrait pas seulement être limité, mais aussi supprimé de façon permanente. Les smartphones sont l'appareil le plus intime pour la plupart des gens et ils doivent être sans trackeur par défaut. »