Dire que Facebook se renforce dans l'IA est un euphémisme. Très investi (et investissant) dans ce secteur depuis des années, le géant des réseaux sociaux a accéléré la cadence en 2018 en injectant 10 millions d'euros supplémentaires dans son centre de recherche parisien AI Research et en nommant l'un des meilleurs spécialistes français du secteur à la tête de son activité IA monde, Jérôme Pesenti. La même année, le groupe a mis la main sur la start-up britannique Bloosbury AI positionnée dans le domaine du traitement du langage naturel permettant en particulier les problématiques de publication de contenus liés à de la désinformation.

Sur la fin 2019 et au début de cette année, deux acquisitions ciblées ont permis à Facebook d'accélérer le mouvement : Deeptide/Atlas ML en décembre dernier et tout récemment Scape Technologies. Cette dernière, fondée en 2017, a développé Vision Engine qui permet via une API d'être utilisée par des applications en réalité augmentée et plus largement en mobilité, logistique et robotique. Avec pour objectif d'améliorer le positionnement et la géolocalisation par rapport au signal GPS classique. Scape Technologies a été rachetée à plus de 75% par Facebook pour un prix avoisinant selon Techcrunch 40 millions de dollars. A cette occasion, les représentants des fonds présents au capital (Entrepreneur First et Fly Ventures) ont été remplacés par des responsables de Facebook.

La collecte automatisée de documents et d'articles

Concernant Deeptide, cette start-up s'est faite remarquée pour avoir élaboré la technologie de machine learning gratuite et open source « Papers With Code » exploitée par Atlas ML pour automatiser la collecte dans plus de 60 000 documents et d'articles. Co-fondée en 2018 par Robert Stojnic et Ross Taylor, Deeptide a été accompagnée par Entrepreneur First et a levé ses premiers fonds auprès d'Episode1 et Kindred Capital. « La société a également travaillé sur de nouveaux outils pour les chercheurs, tels qu'un nouveau service d'évaluation appelé sotabench, et de nouvelles façons d'extraire et d'indexer les artefacts d'apprentissage en profondeur », peut-on lire dans un billet.