Je t'aime, moi non plus. La grande histoire d'amour entre l'Arcep et France Télécom se poursuit avec comme nouveau terrain de débat les investissements dans la fibre optique. L'Arcep, dont le cadre réglementaire actuel, semble avoir plus pour but de faire reculer les parts de marché de France Télécom que d'encourager l'investissement dans l'infrastructure, souhaite que les nouveaux investissements opérés par l'opérateur historique dans la fibre optique puissent être mis à disposition des opérateurs alternatifs dans le cadre d'offres de gros. France Télécom, de son côté, veut bien investir dans son infrastructure de transport, mais à la condition d'en user comme bon lui semble Si France Télécom accepte le fait que le réseau de boucle locale, construit alors qu'il était opérateur public, soit mis à la disposition d'opérateur tierce, il refuse que ses nouveaux investissement profitent aussi à des concurrents qui n'investissent pas ou peu dans l'infrastructure. Cela ne semble pourtant poser aucun problème à l'Arcep. S'exprimant lors des journées de l'IDATE, à Montpellier, Paul Champsaur, son président, a concédé que " l'investissement des opérateurs alternatifs dans les réseaux d'accès optique pour les entreprises parait aujourd'hui faible [par rapport à celui de France Télécom qui a investit lourdement dans un plan d'équipement des zones d'activités ]". Mais selon lui, "un scénario de développement de fibre dont les modalités conduiraient, de droit ou de fait, à une re-monopolisation du marché du haut débit professionnel ne serait pas conforme aux objectifs fondamentaux de la régulation. A moyen terme, tant les entreprises individuellement que la compétitivité de la France dans son ensemble en paieraient le prix." Evidemment du côté de France Télécom on ne l'entend pas de cette oreille. Pour Didier Lombard, le patron de l'opérateur, l'attitude de l'Arcep présente un risque d'entrave au développement technologique des réseaux. Selon lui, la sur-régulation d'un marché, qui ne relève plus du monopole, pourrait nuire à l'investissement et à l'innovation technologique. Et de souhaiter que l'Arcep ne force pas l'opérateur à ouvrir ses nouveaux investissements à la concurrence pour lui permettre de les rentabiliser plus rapidement. Une position proche de celle de Deutsche Telekom en Allemagne, qui a lié un investissement de 3 MdE dans la fibre optique à une dérégulation du secteur. Selon l'opérateur, le projet permettrait de créer 5000 emplois, avec tous les sous-entendus que cela implique en cas de réponse négative de RegTP, le régulateur allemand.