La barre des 10 milliards d’euros a été franchie début décembre sur les levées de fonds réalisées par des start-ups françaises, a confirmé il y a quelques jours le cabinet Avolta Partners. Presque le double qu’en 2020. Mais à quelques exceptions (notables) près, cette manne profite à plus de 80% à des start-ups franciliennes. Pour tenter de rééquilibrer un peu ce financement en faveur d’entreprises technologiques implantées en région, Bercy a reçu 82 d’entre elles le 6 décembre, dans le cadre de l’initiative French Tech Rise. Un événement qualifié de « Coupe de France des start-ups » par le secrétaire d’Etat chargé du Numérique Cédric O qui a lancé l’initiative cet été.

Les 82 entreprises, sélectionnées par les antennes régionales de la French Tech, dans l’Hexagone et Outre-mer, ont été invitées à « pitcher » devant une centaine d’investisseurs de fonds en capital-risque. On en retrouve la liste sur le site de la French Tech. A la fin de la journée, quatre d’entre elles ont été mises à l’honneur. Livmed’s et Earthwake viennent de la French Tech Nice Côté d’Azur Région Sud. La 3ème, Joe, est issue de la French Tech Lille tandis que KAZoART appartient à la French Tech Bordeaux. 

L'app Joe étale le paiement des achats

Dans le secteur de la santé, Livmed’s a développé une application de livraison de médicaments, un service disponible 24 h/24 et 7h/7 j pour les particuliers, pharmacies et centres hospitaliers. Dans le domaine du recyclage chimique, Earthwake a conçu un équipement de pyrolyse ramenant les déchets plastiques à l’état de carburant à réutiliser dans des groupes électrogènes. La start-up Joe évolue dans l’univers des fintechs avec une application permettant d’étaler ses paiements sur 3 versements (au moment de l’achat ou jusqu’à 30 jours après, une partie du paiement est reversée sur le compte de l’acheteur). Cette app de paiement fractionné serait déjà utilisée par plus de 100 000 personnes. Enfin, la galerie en ligne KAZoART, consacrée à l’art contemporain, permet d’acheter des oeuvres en direct auprès des artistes.

En mettant en lumière ces start-ups pour favoriser leur financement, Bercy souligne les enjeux en termes de création d’emplois. Cédric O a donné quelques chiffres sur les emplois déjà créés par les start-ups dans la région nantaise (20 000), en Nouvelle-Aquitaine (27 000) et sur le nombre d’emplois du secteur numérique en région AURA (environ 80 000).

Des levées records cet automne

A l’échelle nationale, plusieurs levées de fonds importantes ont été réalisées ces dernières semaines par des entreprises technologiques et pas uniquement par des entreprises franciliennes. Dans l’assurtech, Leocare, installée entre Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) et Paris, a annoncé un tour de table de 98 M€, tandis qu’à Montpellier, l’éditeur de jeux vidéos Plug In Digital a levé 70 M€. En septembre, Sorare (basé à Saint-Mandé) avait réuni 680 M€ sur ses cartes de football numériques à collectionner. Sa levée constitue le financement le plus important à date de la French Tech, après les 555 M€ de Mirakl (Paris), en septembre également, et les 500 M€ de Contentsquare (Paris) en mai.