Acteur historique du marché des appareils photos et des pellicules argentiques, le groupe japonais Fujifilm a élargi le périmètre de ses activités depuis sa création en 1934. Notamment dans celui des systèmes d'impression, ce qui l'a amené en 1962 à investir dans une co-entreprise avec le géant américain Xerox, inventeur de la copie. Détenue à 75% par Fujifilm Holdings et à 25% par Xerox, la joint-venture Fuji Xerox compte 46 200 employés répartis en Asie-Pacifique, notamment au Japon et en Chine. Mais cette structure est sous le feu des projecteurs depuis la découverte, il y a quelques mois, d'irrégularités comptables datant de 2010, tout comme Xerox dont deux de ses actionnaires, Carl Icahn et Darwin Deason détenant plus de 15% de l'entreprise américaine, poussent à la vente.

C'est dans ce contexte instable que Fujifilm Holdings a annoncé prendre le contrôle de Xerox à hauteur de 50,1%, devenant ainsi par effet domino l'actionnaire à 100% de Fuji Xerox. Avec ce rachat, c'est un pan de l'histoire de l'industrie américaine qui passe sous pavillon japonais.

Afin d'assainir le bilan de la co-entreprise, un plan de restructuration est prévu avec à la clé 370 millions d'euros d'économies qui se traduiront notamment par la suppression de 10 000 employés. A l'AFP, le groupe japonais a justifié ce plan invoquant « un environnement de marché de plus en plus difficile ». Pour son exercice fiscal 2018 clôturé fin mars, Fujifilm table sur un bénéfice opérationnel sous la barre du million d'euros contre 1,4 million d'euros précédemment.